En 2015, l’urbaniste franco-colombien Carlos Moreno proposa d’imaginer des villes où les services essentiels seraient accessibles à pied ou en vélo en 15 minutes seulement.
Son concept de « ville du quart d’heure » rencontra un immense succès dans les cercles professionnels de l’aménagement urbain, jusqu’à apparaître comme la panacée face aux maux que la redirection écologique devait combattre.
En principe, une plus grande efficience des circulations douces entraînait de fait une réduction de l’usage des véhicules thermiques individuels, diminuant ainsi le trafic automobile et les émissions de gaz à effet de serre.
Aucun problème alors ?
Mis à part quelques controverses réservées aux experts, la « ville du quart d’heure » ne semblait en effet pas capable de créer de véritables remous dans les débats politiques.
Et puis… 2020, pandémie de Covid-19 : pour contrôler tant bien que mal la propagation du virus, la plupart des gouvernements du monde mirent en place des confinements.
Traumatisante pour l’ensemble des populations concernées, cette expérience amena certains milieux militants à propager comme jamais diverses « théories du complot ».
Une fois la crise sanitaire éloignée, ces tenants du conspirationnisme, forts d’une nouvelle influence, transposèrent leurs soupçons d’autoritarisme du champ de la santé à celui de l’écologie…
Penser le jour, en matière d’aménagement urbain, revient à tisser un réseau de flux et d’activités diverses, sommées de cohabiter dans l’espace et le temps. Certains travaux récents ont tenté de quantifier l’impact des modèles urbains (dispersé ou compacts) sur la qualité de la vie publique et la capacité à faire usage de communs publics pour nourrir, sur la base de trajets plus courts, une plus grande utilisation des espaces publics, une plus grande participation à la vie de la Cité et un report des transports privé de l’automobile vers les mobilités douces (marche, vélo, rollers, etc.). La qualité du temps libre, pour une quantité comparable, devient ainsi en principe davantage mise à profit pour des activités civiques ou communautaires se déroulant dans l’espace public.
En particulier, la part passée dans les transports, qu’elle soit signe de frustration ou d’une acculturation à un mode de vie individualiste symbolisé par l’automobile, appelle, en compensation, la recherche de divertissement au détriment du contrat social, nous expliquent les auteur-ices en citant notamment Sennett et Mallet.
Temps public et « ville du quart d’heure »
Ce constat intervient alors même que la ville du quart d’heure, un concept très en vogue depuis quelques années, connaît d’importants soubresauts. « L’idée de base est que les villes devraient être conçues — ou repensées — de manière à ce que les habitants de tous âges, de toutes origines et de toutes capacités, dans toutes les parties de la ville, puissent accéder à leurs besoins quotidiens (logement, travail, nourriture, santé, éducation, culture et loisirs) à une distance de 15 minutes à pied ou à vélo. »
Proposé en 2016 sous cette appellation par l’urbaniste franco-colombien Carlos Moreno, il s’inscrit pourtant dans une histoire plus longue. L’urbaniste américain Clarence Stein parlait déjà dans les années 1920 d’unité de voisinage appréhendée à l’échelle du quart d’heure de marche, et les travaux influents de Jane Jacobs furent repris à Portland (Oregon) dans les années 2000 pour donner naissance au quartier de 20 minutes, mettant en avant les « milieux de vie complets » et les « courtes distances ».
Aujourd’hui, cependant, la ville du quart d’heure répond avant tout à l’urgence de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, les transports y contribuant de façon massive. Cette approche a ainsi trouvé dans la lutte contre le réchauffement climatique un puissant relais, qui explique en partie son succès et son adoption par plusieurs réseaux internationaux regroupant des villes (C40, CGLU).
Or, la ville du quart d’heure, comme les presses française et internationale s’en sont fait l’écho, a donné lieu à une théorie du complot à partir de 2022. À mesure que les confinements liés à la pandémie de Covid-19 prenaient fin, certains attracteurs complotistes perdirent de leur attrait sans toutefois disparaître, trouvant d’autres cibles pour prolonger leur existence, tels des égrégores en recherche permanente d’énergies pour les soutenir. Ces vampires informationnels se fixèrent alors sur la ville du quart d’heure.
L’appellation « théorie du complot » n’est sans doute pas la plus adaptée, laissant supposer qu’il y aurait de bonnes ou de mauvaises croyances — ces dernières se voyant disqualifiés en raison de la fausseté des complots allégués. Or, les conspirations existent, les stratégies aussi. Cela constitue souvent la part la moins critiquable d’une théorie dite (bien mal à propos) du complot. Le raisonnement complotiste n’est pas situé hors du champ de la raison. À l’inverse, le postulat selon lequel le monde serait contrôlé par des hommes-lézards (juifs) s’avère problématique, moins en vertu du complot qu’elle implique que de son ontologie, à base d’hommes lézards (juifs) !
Et comme il fallait bien une origine à tout cela, ce fut la ville d’Oxford qui, entre toutes, fournit la matrice nécessaire à cette théorie. Le comté d’Oxfordshire, Oxford étant une ville médiévale où il n’est guère aisé de circuler en voiture, décida d’expérimenter un système relativement complexe, afin de répondre à la congestion de la circulation. Ce « plan de filtrage du trafic » (Traffic Filter Plan) prévoyait, outre la scission de la ville en six zones distinctes de voisinage, que les voitures des particuliers ne seraient plus autorisées à circuler sans un permis utilisable seulement 100 jours par an. Au contraire, les autres bus, cars, utilitaires de livraison, motos, camions, et autres bicyclettes en étaient exemptés, afin d’encourager l’utilisation de transports alternatifs à la voiture individuelle.
La ville du quart d’heure, objectif secret d’une conspiration bolchévique ?
Cette proposition suscita des craintes du fait des mesures de contrôle mises et en place et des moyens déployés à cet effet (détection des plaques, etc.). Pour autant, il ne s’agissait nullement de ville du quart d’heure (même si certaines déclarations allaient bien dans ce sens), mais de gestion du trafic, afin de le rendre plus sûr — et ce, alors même qu’une seconde proposition portée par le conseil local visait bien la mise en place de la ville du quart d’heure, sans que cette dénomination ait été retenue.
Toutefois, sur les réseaux sociaux, l’idée d’un complot visant à confiner les habitants au sein de leurs zones de résidence fit progressivement son chemin, alimentée par la crainte à l’égard des outils de contrôle et de surveillance mis en place pour réguler le trafic.
C’est alors que le lien fut établi, en particulier sur les chaînes du groupe Murdoch, par des personnalités habituées à promouvoir diverses théories du complot, notamment le Grand Remplacement, telles que Katie Hopkins, une personnalité familière des téléspectateurs britanniques. En l’occurrence, un amalgame associa des mesures visant à alléger le trafic routier, la restriction de la liberté de mouvement, un urbanisme accueillant à l’égard des piétons et l’interdiction des voitures. Ainsi du groupe pop des années 90, Right Said Fred (à l’origine du tube mondial I’m too sexy), qui organisa une campagne afin de dénoncer le risque — avéré selon eux — de voir les habitant-es d’Oxford transformé-es en cobayes d’une expérimentation funeste.
Plusieurs hommes politiques britanniques leur embrayèrent le pas, décelant dans la ville du quart d’heure un « concept socialiste international ».
En réalité, ces réactions s’inscrivent dans le sillage des transformations du complotisme post-Covid qui, en se ressaisissant du changement climatique, est parvenu à étendre son périmètre tout en se dotant d’une assise plus pérenne. À noter que la pandémie n’a jamais disparu, mais qu’elle est simplement devenue acceptable et tue encore, au moment même où la souche XEC circule en Europe, et que sa disparition de l’agenda médiatique peut encourager la perception d’une information tronquée dans les cercles militants engagés sur les questions sanitaires.
Sur fond de crainte à l’égard du bannissement des voitures, de l’interdiction de manger de la viande ou de voyager hors de zones assignées, toute mesure liberticide souhaitée et imposée par les « élites globales » pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre et réglementer la vie des populations est désormais suspecte. On assiste alors à l’émergence du fantasme d’un véritable climate lockdowngénéralisé, agrégeant les craintes des automobilistes, des mangeurs de viande, des habitants des zones périurbaines, etc., et dont les prémisses se décèlent dès 2020.
Tout ceci a ainsi contribué à faire de Carlos Moreno l’ennemi public numéro un des conspirationnistes, requérant une protection policière lors de divers déplacements au Royaume-Uni ou encore en Argentine.
Le sujet de la voiture est particulièrement sensible. Bien qu’on ne puisse l’isoler d’autres enjeux, l’insurrection des Gilets jaunes l’avait fermement établi. La crainte de restrictions croissantes sur les déplacements automobiles n’est cependant pas nouvelle. L’ancien maire de Toronto (Canada), Rob Ford, avait ainsi axé sa campagne municipale autour du slogan « Stop the war on the car » (« Arrêtez — ou arrêter — la guerre à la voiture »). Son frère, Doug Ford, actuellement Premier ministre de l’Ontario, a poursuivi sa politique en menant ce que d’aucuns n’hésitent pas à nommer, a contrario, une véritable « guerre aux cyclistes ».
Cet éloge de la voiture traduit une conception non seulement individualiste, mais libertarienne et quasi militarisée d’un espace public réduit à sa portion congrue (une chose est sûre, il n’est guère favorable à l’éducation, à la citoyenneté, etc.). Et si l’on comprend les craintes que la ville du quart d’heure peut susciter en Amérique du Nord — aux USA, le chantier pour opérer la bascule vers un autre modèle de mobilité serait dantesque —, on peut aussi y voir une angoisse de déclassement.
En effet, le réseau urbain étasunien s’avère particulièrement favorable à l’automobile, au détriment des piétons. Tous ne sont d’ailleurs pas sur un pied d’égalité. Ainsi, la répression de l’action consistant à ne pas traverser dans les clous (littéralement : le délit de jaywalking) s’applique avec une vigueur toute particulière aux hommes noirs et hispaniques. Cette législation résulte d’une histoire très spécifique, quand il fut décidé dans les années 20 du siècle dernier de privilégier l’automobile, piétons et cyclistes étant jugés responsables en cas de litige ou d’accident.
Autrement dit, au-delà du lyrisme des odes associant automobile et liberté, la perspective de partager le sort de piétons particulièrement vulnérables face aux véhicules motorisés, et soumis à des lois dont l’application suit sans l’ombre d’un doute les contours d’un profilage racial, peut légitimement apparaître comme un repoussoir. Un mauvais deal, et ce d’autant plus aux yeux de celles et ceux qui bénéficiaient jusqu’ici d’un ordre établi en leur faveur.
Défendre un « mode de vie » mais à quel prix ?
D’une part, on peut comprendre que le contrat racial implicite, de même que des habitudes et des attachements légitimes (à démêler !), soient mis en cause à travers des visions en apparence inoffensives (voire insuffisantes) à l’instar de la ville du quart d’heure. Mais une fois tirées leurs conclusions logiques, celles-ci ouvrent parfois des perspectives abyssales, fréquemment mieux comprises par leurs opposants, à des fins d’instrumentalisation.
Aussi ne se s’étonnera-t-on pas, derrière chaque grand chantier de redirection écologique (diminuer la part de la voiture, de la viande rouge, de l’azote, transformer les modèles d’urbanisation, etc.), de voir poindre de possibles réactions qui, dans l’espace médiatique contemporain, empruntent la forme de narratifs conspirationnistes déjà en place, dans un espace latent qui n’est pas sans rappeler la manière dont fonctionne l’IA générative.
Giuliano da Empoli ne dit pas autre chose lorsqu’il explique dans Le Grand Continent :
J’ai été très frappé par une image — trouvée dans les pages du Grand Continent — utilisée par le parti d’extrême droite allemand AfD, aujourd’hui le deuxième parti en Allemagne sur la base de leur score aux élections européennes. En guise de programme, on ne trouvait que ce seul mot, à caractère gigantesque sur les affiches : “Diesel”.
Il n’y a pas besoin d’écrire plus. Car les électeurs visés comprennent immédiatement ce que ces mots veulent dire : “On veut vous enlever quelque chose qui fait partie de votre vie, qui est importante pour vous, qui représente une économie, une habitude.”
L’AfD ne le fait pas, mais chacun de ces mots — “sapin de Noël, feu d’artifice, steak-frites, sel, sucre” — sur la base d’injonctions différentes — certaines liées à la transition climatique, d’autres aux évolutions de la science, de la recherche médicale, aux exigences d’une intégration multiculturelle — participe à un résultat global qui est la formation d’une plateforme électorale extraordinaire.
Les nationaux populistes vont simplement se limiter à faire la liste de tout ce que l’on enlève aux gens. Tout ce que les élites, tout ce que la gauche, les progressistes, tout ce que les “bobos” enlèvent aux gens ordinaires, sans savoir les remplacer par une perspective qui tienne la route ou qui soit motivante.
Il s’agit d’un argument très fort, presque définitif. Je ne suis pas sûr que l’on ait trouvé de réponse pour le moment.
Réfléchissant à la récente séquence électorale française, Olivier Roy lui emboîte le pas d’une certaine manière (toujours dans Le Grand Continent) : « Le concept mis en avant à peu près partout est désormais la défense de notre mode de vie ». Si celle-ci se comprend, selon Roy, en échos aux valeurs libérales désormais instrumentalisées contre certaines populations, en réalité, ce sont les problématiques écologiques, supposant le renoncement à des modes de vie dépourvus de viabilité, qui, les premières, questionnent et remettent en cause les modes de vie.
D’où le rejet, désormais, par l’extrême droite, de la problématique écologique (à rebours de la tentation alléguée d’un « écofascisme »), faisant ainsi d’une pierre deux coups, opposant sa défense des modes de vie, tant aux populations prétendument exogènes qu’aux ambitions d’une écologie politique visant à opérer de profondes transformations dans tous les domaines.
Identités essentialisées ou attachements à désacraliser ?
À partir de ces différents constats, il convient de prendre la mesure du fossé qui sépare les tenants de revendications « identitaires » et les promoteurs de « désattachements » émancipateurs, dont la redirection écologique serait le cadre et la justice sociale l’objectif final.
S’opposent ainsi d’une part un ensemble de pratiques et d’usages vécus comme l’expression, l’affirmation d’un Soi social, et de l’autre, un éventail de comportements considérés comme insoutenables à moyen et long termes, caducs voire « zombies », et dont le « remplacement » (le vrai !) s’appuierait au préalable sur des enquêtes sur (et avec les personnes concernées) les attachements et valeurs qui traversent et l’ensemble de la société.
Les chantiers de redirection, du fait des problématiques qu’ils charrient, sont ainsi susceptibles de nourrir des formes de réactance de la part de celles et ceux qui y entrevoient une menace pesant sur le statu quo. Dans le contexte politico-écologique actuel, une appréhension fine des attachements, plus ou moins légitimes ou avouables, constitue un préalable nécessaire pour aborder l’enjeu de la transformation/défense des modes de vie.
Les forces désireuses d’opérer les changements nécessaires doivent le faire sans naïveté. Cela exige de prendre la mesure du bain idéologique ambiant, en incluant les attracteurs susceptibles de donner formes et matières aux mécanismes de rejet, qui trouvent dans les théories du complot de quoi légitimer artificiellement une protestation contre des chantiers qui finiront pourtant par s’imposer — mais dans quelles conditions ? Nécessaires, ces chantiers requièrent néanmoins un soin particulier, sans oublier, c’est l’essentiel, des mesures à la hauteur des défis immenses qui pointent à l’horizon.
Le concept des villes où les services essentiels seraient accessibles à pied ou en vélo en 15 minutes avait rencontré un immense succès. Quel problème alors ?
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