Fièvre statistique, avalanches de nombres, omniprésence des chiffres : en retraçant l’histoire de la quantification, l’ouvrage du sociologue et statisticien Olivier Martin illustre plusieurs ruptures à propos de la place qu’elle occupe dans nos sociétés contemporaines. Et s’il n’aborde que rapidement l’activité physique, les logiques qu’il met au jour sont éclairantes pour comprendre leurs influences croissantes sur les pratiques sportives actuelles et à venir.
Co-fondateur du Near Future Laboratory, professeur à la HEAD – Genève (HES-SO)
Des pratiques individuelles au sport professionnel, les statistiques et autres représentations visuelles de multiples indicateurs occupent aujourd’hui une place croissante. Ces données sont générées grâce à toute une panoplie d’accessoires numériques courants, du smartphone aux montres connectées en passant par des capteurs placés dans un vêtement et autres compteurs kilométriques de vélo.
La simple partie « Mobilité » de l’app Santé en témoigne, puisqu’elle ne propose pas moins de sept indicateurs : nombre de pas et kilométrage, mais également longueur de pas, vitesse, nombre d’étages montés, ou les plus techniques que sont le « temps de double appui » et « l’asymétrie de la marche ».
Ces chiffres, présentés tels quels ou sous forme de graphiques ou de cartes visualisant les parcours effectués, sont produits grâce à tout un éventail de capteurs de type accéléromètre (détection de mouvements), GPS (géolocalisation), ou gyroscope (orientation dans l’espace). Ils sont présentés comme moyens de suivre son entraînement ou sa santé, et de s’améliorer en fonction de ces repères.
En proposant un regard rétrospectif sur ce qu’il nomme la « dynamique de la quantification », l’ouvrage d’Olivier Martin L’empire des chiffres permet de saisir comment cette vision de l’activité physique s’inscrit dans une série de logiques historiques. Son travail éclaire également trois aspects qui permettent de saisir en quoi elle fait évoluer les pratiques sportives.
Gouverner c’est compter
Si le fait de compter et de dénombrer sont des activités présentes dès la préhistoire, et malgré son importance dans l’Antiquité, c’est au 18 et au 19e siècle que la « dynamique de la quantification » émerge progressivement. Olivier Martin utilise ce terme pour faire référence à ce mouvement de mise en statistiques du monde au siècle des Lumières, et qui s’accentue au 19e durant lequel il se routinise.
Les pratiques d’enregistrement statistiques — dénombrement des peuples, production de blé ou de vin, qualité des terres — précédemment employées pour gérer les urgences, deviennent un moyen d’administrer, c’est-à-dire de prendre des décisions politiques. Progressivement, ces données quantitatives et autres mesures servent à produire des connaissances sur l’état du monde de manière plus ou moins détachée d’un besoin spécifique.
D’après O. Martin, un autre changement, qui s’affirme au 20e siècle, concerne le poids croissant donné à d’autres types d’indicateurs quantitatifs « destinés à évaluer la performance, l’efficacité, la qualité ou l’activité d’un organisme, d’un service, voire d’un individu ». Pour l’auteur, « le dénominateur commun essentiel à toutes ces pratiques est que la quantification n’est pas destinée à mesurer un phénomène social général ou un fait naturel durable pour en forger une connaissance objective : la quantification est ici un outil supposé mesurer une propriété à un instant donné et à une échelle réduite ».
C’est en effet l’individu, l’équipe, ou l’organisation, qui est évalué pour être comparé, classé, hiérarchisé. Il s’agit donc du passage d’une logique statistique à une logique comptable. Là où la première vise la mesure d’individus abstraits, ou relevant d’une catégorie plus générale, dans la seconde, la mesure d’individus précis, ou de petits groupes, vient servir à « rendre des comptes », et à instaurer une nouvelle manière de gouverner.
Auto-mesure de soi : la tableautiste face à son miroir
S’il n’aborde que rapidement l’activité physique, l’intérêt de l’ouvrage d’O. Martin provient de la manière dont il situe les pratiques de mesure de soi, actuellement prégnantes dans le sport. Pour lui, le Quantified Self — que l’on pourrait traduire par « automesure de soi » — apparu il y une dizaine d’années, correspond à la mesure, au suivi et à l’enregistrement de données chiffrées en lien avec le corps des usagers, et dont le but est de mener à une forme d’amélioration couplée à une meilleure connaissance de soi. Le Quantified Self prolonge, selon lui, la dynamique de quantification des siècles précédents, « avec la production de chiffres par les individus eux-mêmes, pour eux-mêmes (ou groupes), sans que ces chiffres ne soient nécessairement destinés à être diffusés ».
Olivier Martin analyse cette quantification de soi réalisée grâce aux bracelets, applications, montres, et accessoires divers comme une évolution des pratiques d’automesure qui existent depuis longtemps dans le sport et la santé. Mais il souligne une double rupture, laquelle correspond d’abord à une diffusion massive, et beaucoup plus large, du fait de leur présence dans des objets du quotidien comme les smartphones, poussée par les avancées techniques en informatique depuis le début du 21e siècle.
On constate là un processus de transformation de toute activité du monde social en données quantitatives chiffrées, en signaux informationnels pourrait-on dire. C’est ce que Mayer-Schoenberger et Cukier (2013) nomment « datafication », un néologisme désignant cette numérisation croissante qui permet différentes formes d’analyses et de traitement à partir de calculs réalisés sur ces données.
Une seconde rupture avec le passé provient selon lui des promesses offertes par ces mesures, puisque celles-ci sont promues comme un moyen de réflexivité, afin d’acquérir une « vision transparente », miroir volontaire de ses pratiques, et d’acquérir sagesse et contrôle de soi, mais aussi une amélioration ou un dépassement constant de ses performances.
Ces ruptures identifiées par Olivier Martin sont d’autant plus frappantes qu’elles illustrent également la manière dont la dynamique de quantification reprend la logique comptable d’évaluation des mondes sociaux dont elle provient, le monde du travail et de l’administration. De la quantification pour administrer le monde, à l’automesure réflexive pour la gestion de soi, il n’y a qu’un pas. "Entre graphiques, avalanches de chiffres et logiques de classement, les applications d’automesure correspondent à l’être humain d’aujourd’hui. Cette nouvelle figure de l’usager des réseaux reprend celle que décrivait le sociologue Nicolas Auray : ce « tableautiste » qui surveille les installations depuis une salle de contrôle organisée autour d’un tableau synoptique de l’usine”. Histogrammes, tableaux de chiffres organisés en séries temporelles, diagrammes aussi omniprésents dans ces apps que dans le journalisme sportif de ces dernières années, produisent ainsi une “mise en récit de la mise en variable”, comme le formulait quant à lui l’historien Alain Desrosières.
En réaction à ce phénomène, relevons néanmoins tout un courant actuel de sportifs qui cherchent à échapper à ces métaphores industrielles et entrepreneuriales, par exemple en explorant d’autres formes de mise en récits qui laissent de côté les données quantitatives au profit de montages audiovisuels plus évocateurs. Malgré ces recherches d’alternatives à la représentation « tableautiste », cette production de contenus numériques participe toujours de la construction identitaire, à travers une mise en récit qui prolonge la dynamique de quantification évoquée par Olivier Martin.
Des visualisations aux actes, la force des représentations
Resituer ces pratiques de mesures de soi dans la dynamique de quantification permet également à Olivier Martin d’en montrer le caractère performatif. Dit autrement, la production et la visualisation de ces chiffres participent à la construction des représentations du monde social. En particulier, elle contribuent à établir de nouvelles catégories de perception et d’action, en les faisant exister numériquement de manière plus ou moins incarnée autour de valeurs de références ou de normes dont l’origine reste nébuleuse.
Si le nombre de pas ou de kilomètres parcourus est une donnée que chacun-e appréhendait plus ou moins bien auparavant, qui se souciait alors du « temps de double appui », et de « l’asymétrie de la marche » ? De la même manière, l’usage croissant d’indicateurs statistiques complexes dans le sport amateur, dans le football ou le cyclisme, suit aussi cette logique d’alignement sur ceux des professionnels, tout en nous interrogeant sur la manière dont les gens les interprètent.
De manière plus insidieuse, ces chiffres façonnent aussi les conduites des individus, en les inscrivant « dans des trajectoires de comportements, d’attitudes et d’habitudes ». Ses collègues ont ainsi montré en quoi les mesures influent sur l’action de l’individu, en agissant comme une contrainte de type incitatif. Si Martin n’entre pas dans le détail à ce sujet, les exemples sont légion.
Pensons par exemple à la manière dont la configuration des podomètres s’appuie sur un nombre optimal prédéfini de pas à réaliser, indicateur qu’il convient de maximiser au travers de toutes sortes de mécanismes qui vont sur certaines applications jusqu’à la comparaison avec d’autres contacts, en passant par l’obtention de récompenses sous forme de points. Les cyclistes utilisateurs de l’application Strava s’en rendent bien compte, avec la suggestion de parcours proches du lieu d’habitation, et selon leurs performances et leur niveau de difficulté.
Si ces stimulations sont perçues comme positives au début, poussant à s’entretenir sportivement ou dépasser petit à petit ou même rapidement ses limites, elles suscitent aussi des plaintes ou un désintérêt chez les cyclistes, comme une fatigue induite par cette suggestion permanente.
Du reste, cette évolution relevée par Olivier Martin débouche sur un phénomène nouveau relevé dans mes propres enquêtes, ou dans les travaux de la sociologue Natacha Dow-Schüll : ces outils ne sont aujourd’hui plus exclusivement juste un simple miroir de soi reflétant nos comportements et notre potentiel d’amélioration, ils deviennent des sortes de guides comportementaux qui proposent, suggèrent, et orientent.
Surveillance et propriété des données : une insoluble équation
Dernier point présent en filigrane dans l’ouvrage d’Olivier Martin : la dynamique de quantification dont il dresse le portrait est enfin une occasion d’étendre les moyens de surveillance sur les individus. Et là encore, les dispositifs de collecte et d’analyse de données employées par la mesure de soi dans les pratiques sportives embarquent avec elles des questions d’accès aux données, et de leur propriété.
Cette « dataveillance » concerne en particulier les risques d’interception de ces données personnelles. Olivier Martin souligne le fait qu’à l’origine, les technologies de mesure de soi furent pensées sans logique de partage. Mais les dix dernières années nous ont montré la rupture avec cette situation de départ, notamment car ces données transitent via toutes sortes de fournisseurs de services, et qu’elles sont renvoyées sur des plateformes pour stimuler différents schémas de compétition ou de suggestions algorithmiques.
Vers un futur chiffré du sport ?
Dynamique gestionnaire, façonnage des représentations et des conduites, et logique de surveillance : ces trois enjeux tirés de l’ouvrage d’Olivier Martin nous interpellent quant aux conséquences pour les pratiques sportives et leur encadrement.
L’importance croissante prise par ces données chiffrées, particulièrement dans les objets connectés que sont smartphones et montres, illustre en premier lieu le poids pris par cette logique de quantification, de même que son caractère normatif, qui façonne les conduites. Si le poids des scores et de l’évaluation des performances jouent depuis longtemps un rôle majeur dans les pratiques sportives, assistera-t-on à un renforcement de telles logiques de compétition et de classement au détriment d’autres valeurs liées à l’activité physique, telles que l’esprit d’équipe, l’autodiscipline, la prise de risque ou même l’inventivité ?
Enfin, tout l’appareillage matériel (bracelets, montres, capteurs, smartphones) et logiciel que sous-tend la mesure de soi interpelle, tant elle témoigne de l’existence d’une nouvelle infrastructure des activités physiques. Celle-ci échappe aujourd’hui aux pouvoirs publics, tant en termes de propriétés des données que des objectifs de politiques visant à stimuler ou encadrer les pratiques sportives individuelles et collectives.
Au-delà de cette question des activités physiques, le travail du sociologue et statisticien Olivier Martin nous pose une énigme : de la mathématisation à la quantification, que cherche-t-on vraiment à dé-chiffrer ?
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