Je pense que la concurrence de certains produits conventionnels qui communiquent sur l’aspect environnemental a pu jouer : sans résidus de pesticides, naturels, HVE, etc. Il y a eu beaucoup de communication pour faire apparaître les produits conventionnels plus qualitatifs, pour promouvoir des labels ou pseudo-labels potentiellement concurrents de l’agriculture biologique.
Dans le même temps, on ne peut pas dire que les filières bio aient beaucoup dépensé pour promouvoir la bio.
À la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique (FNAB), il n’y a jamais eu vraiment de moyens dédiés à la communication auprès du grand public sur les bénéfices de manger bio. L’Agence Bio, dont c’est davantage la vocation, a des budgets limités pour faire de la communication.
Donc la filière bio a globalement peu de moyens financiers pour réaliser la promotion des produits bio, alors même que les critiques à l’égard de la filière se sont développées. On se retrouve avec une image de la bio qui est assez dégradée. Les gens ne savent pas vraiment ce qui est derrière le label bio, ne connaissent pas les pratiques des agriculteurs bio et les obligations liées au cahier des charges. Ils mettent souvent en priorité l’aspect local, voire oppose les deux critères. On entend souvent : « moi je préfère manger local que bio ». Mais concrètement ça veut dire quoi ? « Je préfère encourager l’usage de pesticides localement ». Si on présentait les choses ainsi aux consommateurs, peut-être qu’ils feraient d’autres choix alimentaires. Pour nous, en effet, il est important de manger des produits locaux, mais qui sont produits sans produits chimiques de synthèse et dans le respect du bien-être animal, en agriculture biologique.