La conclusion de nos études va dans ce sens : oui, d’un point de vue des politiques publiques, cela a du sens d’accompagner fortement le développement de l’agriculture biologique au vu des nombreuses moindres externalités négatives.
Si je prends l’exemple de la pollution de l’eau, le CGDD donne un montant global pour le coût de traitement (54 milliards d’euros par an) et le coût d’évitement des pollutions aux pesticides. On s’est demandé comment en faire un indicateur utile. Avec quelle unité fonctionnelle pertinente faut-il comparer ce coût en euro, sachant que les études disponibles portent sur des échelles territoriales très différentes ? Pour rendre compte du coût à l’échelle de la France, on a ramené cette valeur à l’hectare de grande culture – notamment parce que, en agriculture biologique, l’indice de fréquence des traitements phytosanitaires est quasi nul, mais aussi parce que ces cultures représentent la majorité des usages du sol en France. On obtient un chiffre de 20 à 46 euros de l’hectare : c’est le coût de dépollution des eaux lié à l’usage des pesticides pour un hectare de grande culture.
Mais on peut également rapporter cette valeur à l’échelle des aires d’alimentation de captage, dites « aires à enjeu eau » qui représentent, selon les définitions des périmètres, 6 à 22 % de la superficie agricole française. Si on rapporte le coût à une surface plus limitée, on comprend que le coût à l’hectare est majoré. En Île-de-France, les coûts estimés de traitement de l’eau pour les pesticides sur les aires d’alimentation en eau potable montent alors entre 50 et 310 euros de l’hectare.
Là encore, cet exemple montre bien la variabilité des estimations en fonction des hypothèses retenues : au final, on peut obtenir des coûts très différents.