Tout à fait, si l’on s’en tient à la seule valorisation des flux de déchets, on fait face à de telles contraintes technique, juridiques, etc. qu’il est très difficile d’identifier des pistes de synergie vraiment opérationnelles. En d’autres termes, il est beaucoup plus facile de travailler sur les opportunités pouvant aboutir in fine sur des transactions commerciales classiques. D’une certaine manière, ce que l’on essaye de faire c’est de développer l’économie collaborative mais appliquée au monde de l’industrie et des services. Dans le monde agricole, cela fait bien longtemps que les agriculteurs ont compris qu’ils ne peuvent pas avoir chacun une moissonneuse-batteuse, un sécheur à céréales, etc. C’est la raison pour laquelle ils ont mis en place des coopératives d'utilisation de matériel agricole (CUMA). Du côté de l’industrie, c’est une autre culture : chacun sa machine, chacun son fournisseur… Chacun est persuadé d’avoir mieux à négocier que l’autre, alors que bien souvent les entreprises obtiendraient de meilleurs prix si elles mutualisaient pour acheter. Pour autant, il est évident qu’une entreprise maitrise parfaitement tout son réseau de clients, fournisseurs et concurrents. Ça on ne va pas lui expliquer. Par contre toutes les entreprises ont des besoins génériques, des achats non stratégiques : des fournitures et mobilier de bureau, de la logistique, l’entretien des locaux, des consommables, etc. Et pour ce type d’achat, on voit bien qu’il y a une méconnaissance de ressources à disposition localement. L’idée c’est d’éviter que l’entreprise attende 10 ans pour se rendre compte que son voisin peut répondre à une partie de ses achats. L’idée c’est d’accélérer la rencontre et la mise en relation, et faire en sorte que cela devienne un réflexe.