La notion de « relation à l’usager » est d’abord appréhendée sous l’angle de la gestion des différents canaux d’échanges entre un usager et une collectivité et au traitement des sollicitations de nos usagers. Dans cette perspective, elle est souvent en lien étroit avec le mouvement de dématérialisation des services publics. C’est effectivement l’un des enjeux clés de la gestion de la relation usager (GRU) : faciliter l’accès, l’information et le recours des usagers aux services publics, quel que soit le « canal » utilisé, physique ou numérique : courrier, mail, chat, site web, guichet, téléphone, etc. Là, on est sur la dimension technique et fonctionnelle de la relation à l’usager, qui demeure essentielle dans la gestion de la qualité du service rendu : si ces fonctionnalités premières du service ne sont pas assurées grâce à la clarté et à l’accessibilité de l’information, ou à l’ergonomie des accès, la relation ne peut pas se créer.
Mais selon moi, la notion de « relation à l’usager » ne doit se limiter pas à ces seuls aspects fonctionnels et techniques, ni à la bonne réalisation d’une prestation. Il faut y inclure la notion de « relation de service », avec l’idée de créer de la proximité, des liens qui seront amenés à vivre et évoluer. Cela implique donc une dimension sensible, émotionnelle même : prendre en considération des contraintes personnelles (capacité d’accès au numérique, handicap, freins psychologiques, etc.), les besoins ou attentes (envie de nouveauté, d’adaptation aux évolutions des modes de vie des services proposés, etc.), mais aussi le quotidien des usagers comme celui des agents à leur contact, les fameux « retours d’expérience ». Cette relation usager/administration peut donc aussi être entendue sous l’angle d’une ou plusieurs « expériences » vécues par chacun, avec des « points de contact », mais aussi des perceptions et des ressentis, qui entrent en jeu dans la gestion de la relation et le suivi de la qualité du service délivré.
C’est sur ce travail fin de croisement des expériences que mon service est amené à intervenir au service de la relation usager. Par exemple, lorsque nous avons travaillé en 2018/2019 sur l’accueil des usagers dans les Maisons de la Métropole (MDM), nous sommes allés sur place, à plusieurs endroits du territoire, pour questionner directement des habitués du lieu mais aussi des nouveaux-venus, ainsi que plusieurs agents régulièrement au contact des usagers. Cette phase d’enquête et d’analyse a fait ressortir des pistes d’amélioration de l’accueil en lien direct avec des aspects techniques, tels que le délai pour la prise d’un premier rendez-vous, ou l’utilisation des SMS pour faire passer des informations clés. Mais cette étude a aussi mis en lumière le rôle central des « postures » d’accueil de l’ensemble des agents, et de la médiation humaine : l’attention portée à la personne, l’écoute, l’aide à l’orientation des usagers, l’esthétique et la configuration des lieux… Autant de pistes qui ont permis ensuite de tester de nouvelles approches dans les MDM.