Le rôle que joue l’eau dans la vie et sa place dans notre quotidien influencent les représentations que nous en avons.
Mais il est souvent difficile de trouver les bons repères pour parler de ce sujet : entre eaux « bleue », « verte » et « grise », on ne parle pas de la même « ressource », et la façon de raisonner dépend de l’échelle à laquelle nous nous plaçons (petit cycle de l’eau domestique ou grand cycle naturel).
Alors, pour mieux étayer un débat public sur l’eau, quelles sont les informations scientifiques à notre disposition ?
Que sait-on de la situation sur le territoire de la métropole de Lyon aujourd’hui et des prévisions dans le futur ?
Cette fiche détaille l’utilisation individuelle d’eau domestique selon les usages (douche, toilettes, boisson, etc.) ainsi que les évolutions en matière de consommation.
Cette fiche est la quatrième sur une série de neuf. Retrouvez l’intégralité de la fiche dans l’article ci-dessous et également en téléchargement sur cette page.
«Pour réduire ses consommations d’eau potable, il suffit de prendre des douches à la place des bains » ?
Comment les habitants se posent-ils cette question ?
En 2012, 89 % des Français se disaient déjà sensibles à la consommation d’eau dans leur foyer, en particulier les femmes, les personnes âgées et les propriétaires. Seuls 1,36 % n’avaient pas le souci d’économiser l’eau (Planetoscope).
Sur ce sujet, les perceptions sont assez proches de la réalité : la majorité des Français pensent, à raison, que les WC, la baignoire et le lave-linge sont les équipements les plus gourmands en eau, mais tous ne possèdent pas encore de mitigeurs, stop-douche ou chasse d’eau à double-débit.
Les citoyens adoptent pour la plupart des gestes de préservation de la ressource en eau : en 2020, 92 % affirmaient prendre une douche plutôt qu’un bain ; 90 % être attentifs aux fuites d’eau ou 74 % à laver leur voiture dans un centre de lavage plutôt qu’eux-mêmes. Toutefois, ils ne sont que 49 % à utiliser des réducteurs de pression au robinet (ou mousseurs) qui permettent pourtant de diminuer les consommations d’eau de 30 à 70 % sans s’en apercevoir et seulement 43 % vérifient régulièrement l’index de leur compteur d’eau (CIEAU, 2020).
Attention toutefois à ne pas confondre économies d’eau et manque d’hygiène : si tirer sa chasse d’eau moins souvent peut être bénéfique, il y a encore des progrès à faire en matière de lavage de mains : en 2020, seuls 68 % des hommes se lavent les mains après être passés aux toilettes (Ifop, 2020).
Ce qu’il faut retenir
Même si une grande partie de l’eau douce est consommée par l’agriculture et l’industrie, les ménages et les collectivités locales prélèvent une part importante de l’eau potable prélevée dans les nappes phréatiques (cf. sujets 5 et 6). Les citoyens ont donc un rôle à jouer en modérant leur consommation. Depuis 20 ans, ils ont d’ailleurs commencé à modifier leurs usages, et leur consommation est aujourd’hui passée à moins de 150 litres/hab/jour. De leur côté, les collectivités ont réduit les pertes sur les réseaux. Mais d’importants gains sont encore possibles.
145 L : la quantité d’eau potable consommée quotidiennement par chaque Français
En France, 2/3 de l’eau souterraine captée est destinée aux réseaux d’adduction d’eau potable (cf. sujet 3). Une fois captée, environ 20 % de l’eau prélevée ne parvient pas au consommateur final (SoES, 2017), du fait des fuites du réseau, ce qui représente près d’un milliard de m3 par an. Les 80 % restant représentent un total annuel d’environ 158 m3 d’eau potable par abonné (SISPEA, 2021). Et si les ménages ne représentent qu’une partie de ces abonnés, ils sont toutefois largement majoritaires : on estime qu’environ 80 à 85 % de l’eau potable serait destinée aux besoins de la population (sujet n°3), soit 120 m3 par foyer et par an (329 litres/foyer/jour) (CIEAU, 2020 ; SIPSEA, 2021). Les estimations individuelles tournent autour d’environ 53 m3/hab/an, soit 145 L/hab/jour (SoES, 2017 ; SISPEA, 2021).
1 % de l’eau potable sert à la boisson
Si on en croit une estimation réalisée par Eau de Paris, 7 % seulement de l’eau consommée par un ménage est dédiée à l’alimentation et à la boisson (respectivement 6 % et 1 %). Le reste, soit 93 %, est dédié à l’hygiène et au nettoyage, avec par ordre d’importance : les bains et douches (39 %), les sanitaires (20 %), le linge (12 %), la vaisselle (10 %), la voiture et le jardin (6 %) et enfin divers autres usages (6 %). Des chiffres corroborés par le CIEAU (2020) et par la Métropole de Lyon (2021).
Cette consommation peut énormément varier d’un territoire ou d’un ménage à un autre, en fonction du climat, du nombre de personnes dans le foyer, mais aussi du type de logement et de l’équipement dont disposent les ménages. Habiter dans le sud, avoir une maison individuelle ou disposer d’une piscine sont des situations qui participent à augmenter la consommation d’eau d’un ménage, comme l’illustre cette infographie du CIEAU (2020).
Tout l’enjeu consiste donc :
• à amplifier les changements de comportements et l’utilisation d’appareils économes qui ont déjà débuté au cours de la dernière décennie, sans créer « d’effet rebond » (cf. ci-dessous) ;
• à cibler en priorité les comportements et modes de consommation qui utilisent une grande quantité d’eau, sans minimiser les autres gestes ;
• si la ressource vient à manquer en période de sécheresse, à devoir limiter certains usages par rapport à d’autres lors de périodes données, comme c’est déjà le cas avec les arrêtés préfectoraux d’alerte sécheresse.
Et demain ?
En France, la production d’eau potable est en baisse tendancielle depuis le début des années 2000. Elle s’est réduite d’environ 15 % entre le début des années 2000 et le milieu des années 2010 (SoES, 2017). Cela s’explique par une amélioration de la performance des réseaux, mais aussi et surtout par une baisse de la consommation des ménages. Les citoyens ont donc déjà commencé à ajuster leur comportement. Mais si certaines technologies participent à réduire les consommations (comme les pommeaux de douche à économiseur d’eau ou encore les chasses d’eau à double commande), d’autres usages comme la multiplication des piscines ou des jacuzzis pourraient au contraire accroître les consommations à l’avenir, et empêcher d’atteindre les 100 L/hab/jour auxquels sont déjà parvenus certains pays européens tels la Belgique ou la République Tchèque.
Quelles que soient ces évolutions, il est probable que les pénuries soient amenées à se multiplier en période estivale, du fait notamment du changement climatique (cf. sujet 5).
Et dans le Grand Lyon ?
→ Malgré une croissance démographique d’environ 14 % entre 2005 et 2016, les consommations d’eau potable ont baissé de 14 %. La consommation des Grand-lyonnais est équivalente à la moyenne française, soit 150 L/hab/jour en 2016, avec de légères variations sur notre territoire, allant de 130 à 150 L/hab/jour (Eau du Grand Lyon, 2018).
→ La qualité des réseaux publics s’est également améliorée, avec 16 % de perte en 2016 contre environ 20 % au début des années 2000 (Grand Lyon, 2021).
→ La situation peut toutefois encore s’améliorer : à Paris, la perte sur les réseaux n’est plus que de 10 %, et la consommation domestique de 120 L/hab/jour.
→ L’objectif est de réduire la consommation totale d’eau potable de 15 % d’ici à 2030 (Grand Lyon, 2021).
Sujet n°3 – La responsabilité individuelle« La lutte contre le gâchis d’eau, c’est d’abord l’affaire des agriculteurs et des industriels » ?
Sujet n°4 – Les marges de manœuvre individuelles« Pour réduire ses consommations d’eau potable, il suffit de prendre des douches à la place des bains » ?
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