Quelle trajectoire pour la prévention et la gestion des déchets de la Métropole de Lyon à horizon 2030 ?
Étude
Retour sur la séance information-débat de la commission Consultative des Services Publics Locaux du 31 mai 2022.
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Étude
Retrouvez ci-dessous le sommaire du document, ainsi qu'un lien vers chaque fiche, publiée indépendamment :
Introduction
Emplois #1
Métiers de l'univers des déchets : quelles évolutions ?
Recyclage #2
Le recyclage : quelle juste place pour cette pratique
Élimination #3
L'incinération des déchets au cœur des débats
Imaginaire #5
Représentations des déchets : un terrain inexploré à investir ?
Communication #6
Renouveler le discours public pour mieux sensibiliser les citoyens ?
Action #7
Susciter le passage à l'acte : quelles nouvelles pistes pour inciter au changement de comportement ?
Messages transversaux #8
Au cours de l’exploration des sujets ci-dessus, divers messages ont retenu notre attention en raison de leur transversalité et de leur capacité à questionner la collectivité. Nous les proposons comme des sujets de réflexion complémentaires aux fiches thématiques.
La gestion des déchets, un sujet complexe, une réalité disparate
Enjeux sanitaires, environnementaux, économiques, techniques… Systémique, le sujet du traitement des déchets mérite d’être abordé avec nuances. Oui, les usines de recyclage et d’incinération ont fait des progrès considérables sur le plan environnemental et sanitaire, mais elles restent polluantes et n’élimineront jamais tous les déchets. Oui, le recyclage donne une seconde vie aux produits, mais il ne concerne qu’une partie limitée des produits. Oui, il participe à l’économie circulaire, mais il ne compensera jamais l’épuisement des ressources naturelles si nous restons dans un contexte de croissance. Oui, le plastique biosourcé existe (fait à partir de canne à sucre, par exemple), mais attention aux effets contre-productifs (comme la destruction des cultures locales). En réalité, il est difficile d’être sûr du bilan environnemental d’un produit, du rapport coût/bénéfice d’un process de recyclage ou de valorisation énergétique. Hormis la réduction du déchet, aucune autre solution n’est 100 % satisfaisante, et pourtant il faut bien traiter les déchets existants. Le recours à l’incinération ou au recyclage s’avère alors dans bien des cas la moins pire des solutions. Toute la question est : quelle « juste place » leur accorder ? Jusqu’où est-il pertinent d’investir dans de nouvelles technologies de traitement ? À partir de quand cette quête d’amélioration devient-elle contre-productive ?
En matière de déchets, la collectivité fait face à des injonctions contradictoires
Réduire les déchets et améliorer leur recyclage, obtenir des résultats rapides et penser la gestion sur le long terme, assumer la gestion et la prévention des déchets et la sensibilisation des habitants avec un budget toujours plus contraint, relancer l’activité et la consommation (et donc la production de déchets) et tirer les enseignements de la sobriété temporaire des confinements... Les attentes vis-à-vis de la gestion des déchets ne cessent de croître. Pourtant la politique déchets est historiquement assez discrète du fait de sa technicité. Seule la collecte, souvent vécue comme la maîtrise d'une « nuisance », est visible aux yeux des usagers, alors que la politique déchets prend en charge de nombreuses autres facettes allant de la prévention à la gestion, tout en conciliant des enjeux environnementaux, économiques, sociétaux, techniques... En outre, la réussite d'une politique déchets ne relève pas que de l’action métropolitaine : les habitants, comme les entreprises, y jouent un rôle déterminant. D’où l’importance de partager (réaffirmer ?) un cap lisible, cohérent et appropriable pour que chacun puisse y contribuer à sa mesure.
Appeler à la responsabilité individuelle au nom de l’intérêt général : un levier délicat à actionner dans le cadre de la gestion de déchets
La crise environnementale a mis au jour un message clair : il est désormais impossible de faire « comme avant ». L’objectif de réduction des déchets s’impose progressivement et vient réinterroger les liens entre actions individuelles et intérêt général. Si des changements systémiques doivent être opérés, la réussite d’une gestion locale des déchets dépendra aussi de la responsabilité et des efforts de chacun : une gestion plus respectueuse de l’environnement et maîtrisant les coûts. Mais ce recours à la responsabilité individuelle est débattu. Les habitants n’ont pas les mêmes moyens pour agir efficacement : comment se mobiliser sur la prévention et le tri des déchets quand on a du mal à faire vivre sa famille ? Tout le monde n’a pas les mêmes « armes » pour devenir acteur du changement. En outre, l’efficacité de ces « micro-actions » est mise en doute : certains, en appellent à des mesures drastiques à la hauteur des enjeux, quand d’autres conservent leurs habitudes... Dans ce contexte, doublé d’un climat de défiance envers les institutions, la Collectivité est sommée d’agir. Elle le fait déjà dans ses domaines de compétences, mais elle devra investir de nouveaux champs d’action, comme les modes de vie individuels, pour gravir véritablement une marche. Or, comment investir des sujets aussi sensibles que les choix de consommation, les usages du numérique, les mobilités... ?
La gestion des déchets appelle une conduite agile de l’action publique, articulant enjeux à court terme et à long terme
Les collectivités sont prises en tenaille entre un double objectif : à court terme, traiter les déchets existants, à long terme, les réduire le plus possible. Ces objectifs sont difficiles à concilier : en effet, les installations de valorisation énergétique et de recyclage nécessitent de lourds frais fixes et investissements, qui nécessitent un flux constant de déchets pour être rentabilisés. Leur intérêt économique semble ainsi aller à l’encontre d’une politique de réduction drastique des déchets à la source. Le cas du recyclage du plastique est emblématique de cette difficulté. À court terme, la loi impose de recycler tous les plastiques d'ici à 2025 ; à long terme, elle demande de sortir des plastiques à usage unique d'ici à 2040. Comment, dès lors, faire les investissements nécessaires si le gisement de plastique doit se tarir d’ici 2040 ?
Les collectivités se retrouvent ainsi sur une ligne de crête : assurer des solutions viables, économiquement parlant, toujours plus performantes, pour valoriser leurs déchets (solution toujours préférable à l’enfouissement), sans en faire une nouvelle source de revenus au risque de remplacer une gestion verte des déchets.
Collectivité, usagers, acteurs privés et associatifs ont besoin d’un espace de débat où les différents points de vue peuvent s’exprimer
Même si un consensus semble s’affirmer autour de la nécessité de réduire les déchets, les moyens d’y parvenir, le rythme des évolutions et le rôle de chacun divisent. Certains points de vue s’opposent fortement : les uns revendiqueront toujours des mesures drastiques quand les autres prôneront une évolution progressive des solutions techniques comme des comportements. Les Collectivités n’ont pas à craindre ces oppositions : elles sont la preuve d’un débat public qui peut être fécond. Tout l’enjeu consiste à nourrir ce débat sans le polariser autour de polémiques (« les collectivités ne font pas le travail et envoient les déchets en Asie ») ou d’indignations personnelles (« ma poubelle est sale et n’a pas été ramassée ») souvent réductrices. Car, même conflictuel, un dialogue peut être fécond : pour poser objectivement des données, comme les atouts et limites des options, pour connaître les arguments des différentes parties prenantes et aborder le sujet avec plus de transparence et de pragmatisme, pour déceler le vrai du faux dans certaines controverses, pour anticiper les résistances, pour déculpabiliser, re-donner le pouvoir et l’envie d’agir… Pour créer les conditions du changement, la mise en place d’espace de débats de qualité est un réel défi.
Étude
Retour sur la séance information-débat de la commission Consultative des Services Publics Locaux du 31 mai 2022.
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Quels enseignements les collectivités peuvent-elles tirer de la psychologie sociale pour parvenir à réduire notre production de déchets ?
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Actes du jeudi 28 novembre 2019.
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Un benchmark de dispositifs mis en place par une quinzaine de collectivités françaises et européennes pour sensibiliser et motiver les citoyens en vue de changer leurs comportements.
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Interview de Olivier Hamant
directeur de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture (INRAE)
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Chef du service Ressources en eau, milieux et fleuve Rhône, à l’Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse
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À partir d’une étude du Centre Léon Bérard et du Centre de lutte contre le cancer de Lyon et Rhône-Alpes, quel impact de l’exposition quotidienne à un air pollué ?