Économie régénérative : quel chemin pour réconcilier activités humaines et cycles naturels ?

La croissance économique nous mène-t-elle au burn-out généralisé ? Ce qui est certain, c’est que l’épuisement s’impose aujourd’hui comme une caractéristique centrale de l’Anthropocène.

Épuisement de la nature, d’abord, car notre économie extractiviste participe à la destruction irréversible de certaines ressources naturelles, ainsi qu’au dépassement de nombreuses limites planétaires.

Épuisement des humains, ensuite, car notre course à la croissance épuise également les travailleurs, sommés de toujours se dépasser afin d’accroître leur productivité.

Enfin, et c’est un fait plus récent, ce sont à présent les sociétés dans leur ensemble qui paraissent fatiguées par cette quête du « toujours plus ». Comme si nous ne parvenions plus vraiment à en comprendre la finalité. Comme si l’idéologie du progrès avait, elle aussi, fini par s’épuiser.

Face à cette tendance générale, une idée fait depuis quelques temps parler d’elle : la régénération. Renvoyant au lexique de la réparation, de la restauration et même du renouvellement, la notion de régénération est difficile à résumer. S’inspirant de la biologie et de l’écologie, elle porte l’espoir d’un renouveau, d’un ressourcement, voire d’une réconciliation entre les cycles de l’économie et de la nature.

Mais que désigne plus précisément l’économie régénérative ?

D’où vient-elle ? En quoi se distingue-t-elle de l’économie circulaire ou de l’économie symbiotique ?

Quels sont ses avantages, mais aussi ses potentiels angles morts ?

Quelles pratiques concrètes s’en réclament aujourd’hui ? Et quelles politiques publiques peut-on construire en son nom ?

Autant de questions que ce dossier essaie de traiter, en mobilisant de nouvelles perspectives et des  ressources plus anciennes, qui ont en commun une forme de résonnance avec ce paradigme émergeant.