Texte d'André MICOUD
Les groupements humains ont inventé deux manières de réguler la vie collective des êtres : le rituel et le politique. Mais, au lieu que la seconde ne s’applique qu’à un espace circonscrit, la première, en théorie, vaut, quel que soit le lieu.
Prenant acte du fait que le monde, dans toute la diversité des modes de vie qui le compose, est appelé à être de plus en plus présent en chaque lieu, l’auteur estime que, bon an mal an, les différentes cultures politiques, quoi qu’il en soit de leurs traditions, vont être amenées à faire leur place à ces autres traditions du « vivre ensemble » qui se manifestent dans les rituels.
Peut-être sera-t-il de plus en plus difficile de séparer les deux par cette frontière qui fut dressée un temps entre, d’un côté, le « privé » de la croyance, et de l’autre, le « public » de l’ordre.
Considérer les religions et les rituels comme des éléments du patrimoine de l’humanité pourrait être, en s’affranchissant de cette catégorisation juridique excessivement binaire, une manière de travailler à la concorde.
Cahier Millénaire 3 n° 23 - Culte, cultures et laïcité sur l’espace commun