La gouvernance est avant tout un enjeu politique qui pose la question de la maîtrise des algorithmes et des données, donc de l’infrastructure d’information. À ce titre, les principes philosophiques qui sous-tendant les technologies blockchain nous sont utiles pour concevoir des systèmes (plus) distribués. Ils permettent d’aborder la question des Internets de l’Énergie sous un angle transdisciplinaire et à des échelles qui étaient alors difficilement adressables. Ce sont également des outils au service de la fluidification de systèmes de gouvernance. Enfin, ils peuvent ainsi potentiellement apporter des solutions à la problématique de maintien de l’équité territoriale en matière d’accès à l’énergie.
Aussi, une des ambitions du programme DAISEE est d’organiser l’articulation entre les infrastructures matérielles et numériques pour qu’elles communiquent au mieux et soient capables d’optimiser le fonctionnement du système dans son ensemble, et d’améliorer la qualité de service.
Face à ces enjeux de transformation de la gouvernance, on retrouve des acteurs qui essaient de repousser l’échéance de mise en place des infrastructures décentralisées, voire distribuées, et d’autres qui estiment que c’est inéluctable… À notre niveau, nous souhaitons faciliter les ponts entre ces acteurs, aux points de vue a priori divergents, pour expérimenter avec eux. Nous avons tendance à penser, ce qui se vérifie sur le terrain, que la complexité du monde (que ce soit dans l’énergie, la santé…) nécessite le retournement du paradigme de compétition entre acteurs (qu’ils soient industriels, institutionnels, associatifs…) vers davantage de coopération.
Pour avancer dans cette direction, les tiers-lieux (comme la MYNE) sont des configurations sociales de croisement particulièrement adaptées, bien davantage que les entreprises ou les laboratoires, cloisonnés entre marchés ou entre disciplines. Les difficultés ne sont pas dues à un manque de lieux de rencontre(s) et de collaboration, mais bien davantage à un défaut de culture commune.