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Veille M3 / [Infographie] Quels effets de la décarbonation sur le travail et l’emploi ?

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La décarbonation de l’économie sera-t-elle favorable pour l’emploi ?

Quels secteurs sont amenés à décroître, et quels autres vont au contraire devoir recruter ?

Ces questions sont centrales pour préparer la transition.

En France, plusieurs études ont essayé d’y répondre au cours des dernières années.

La plupart d’entre elles anticipent un effet positif pour l’emploi, qui varie toutefois grandement selon les scénarios de transition choisis.
Date : 18/08/2025
La décarbonation de l’économie sera-t-elle favorable pour l’emploi ?  Quels secteurs sont amenés à décroître, et quels autres vont au contraire devoir recruter ?   Ces questions sont centrales pour préparer la transition.   En France, plusieurs études ont essayé d’y répondre au cours des dernières années. La plupart d’entre elles anticipent un effet positif pour l’emploi, qui varie toutefois grandement selon les scénarios de transition choisis.   MESURER LES EFFETS DE LA TRANSITION SUR L’EMPLOI : UN EXERCICE DIFFICILE  Les modélisateurs doivent faire face à des difficultés pratiques :   - La productivité du travail est centrale, mais elle, mais son intensité et ses effets est impossible à prévoir ; - Les effets indirects et systémiques de la transition sont incertains ; - Les nomenclatures utilisées pour répartir les emplois et les émissions de gaz à effet de serre ne correspondent pas toujours.   Par ailleurs, de nombreuses options politiques sont possibles… La neutralité carbone peut s’envisager selon des scénarios très contrastés :
DES EFFETS POSITIFS ATTENDUS SUR L’EMPLOI  → Sobriété/Innovation sociale, renouvelables…  ↓ Scénario Ademe « Génération frugale » :  2030 – 2000 emplois/2050 - 1 500 000 emplois  ↓ Scénario négaWatt 2030 : + 415 0000 emplois/2050 : + 613 0000 emplois  ↓ Scénario Ademe « Coopération territoriale » 2030 : + 600 0000 emplois/2050 - 1 500 000 emplois  ↓ Scénario The Shift Project 2030 : — /2050 : + 300 000 emplois  ↓ Scénario Ademe « Croissance verte » 2030 : + 510 000 emplois/2050 : + 160 000 emplois  ↓ Scénario Ademe « Pari réparateur » 2030 : + 800 000 emplois/2050 : + 700 000 emplois  → Croissance/Innovation technologique, nucléaire… Le scénario « Génération frugale » est le seul à détruire de l’emploi.  Il est fondé sur une baisse de la consommation et une hausse de la productivité, sans partage du temps de travail. Ces conditions entraînent une destruction nette d’emplois.  Dans les autres scénarios, la période de transition devrait générer un surplus d’emplois.  La destruction de postes dans certains secteurs est (plus ou moins largement) compensée par la création d’emplois dans d’autres…   Certains secteurs vont perdre des effectifs  Le secteur des énergies fossiles va inévitablement perdre des emplois  De quelques milliers à - 140 000 emplois  L’industrie automobile devrait également voir son nombre d’emplois baisser…   De quelques milliers à - 310 000 emplois  … ainsi que d’autres activités très émettrices de gaz à effet de serre (construction neuve, ciment, transport, logistique…) De quelques milliers à plusieurs centaines de milliers d’emplois en moins
D’autres secteurs vont au contraire créer des emplois  Le secteur des énergies renouvelables et du stockage De quelques milliers à + 300 000 emplois  Le secteur de la rénovation/isolation des bâtiments De quelques dizaines de milliers à + 400 000 emplois  Les activités liées au vélo, aux transports en commun, à la réparation… De quelques dizaines à plusieurs centaines de milliers d’emplois en plus   Entre secteurs  Inévitablement, des centaines de milliers d’emplois devront être transférés des secteurs « bruns », en déclin, vers les secteurs « verts » de la transition écologique.   À l’intérieur de chaque secteur  Les changements seront souvent au moins aussi importants au sein de chaque secteur ou entreprise, afin de décarboner la production et changer les façons de faire.   Pour une « transition juste », il faut anticiper ces évolutions et :   • Investir massivement vers les bons secteurs ; • Former les travailleurs à grande échelle ; • Revaloriser certains métiers, qui seront sinon en tension (ex. isolation).