« LaRevueDurable » est née en 2002, à une époque où il y avait un déficit flagrant, dans les médias conventionnels, en information sur l’écologie et la durabilité. En voulant contribuer à combler ce manque, la revue était alors très pionnière. En 2007, nous avons entrepris de créer le calculateur « Le climat entre nos mains » pour encourager nos lecteurs à adopter, au quotidien, des bonnes pratiques que nous documentions dans « LaRevueDurable ».
Nous commencions à saisir que savoir et agir sont deux choses très différentes, que la connaissance n’induit pas spontanément des comportements en cohérence avec elle, qu’il n’y a pas une relation causale spontanée ou automatique entre l’un et l’autre, et que le hiatus entre les deux peut même parfois être très important.
Mais ce calculateur, comme tous les autres calculateurs dans le monde à cette époque, était relativement peu utilisé. Surtout, ses utilisateurs ne faisaient pas ce qui était espéré d’eux : une fois leur empreinte calculée, ils ne revenaient pas la calculer une deuxième fois pour comparer leur nouveau bilan à celui effectué six mois ou un an plus tôt et voir si et où ils avaient progressé. Cet outil ne générait pas une dynamique autour de son utilisation.
D’où l’intérêt des Conversations carbone : elles sont un moyen d’attirer l’attention sur la pertinence de ce calcul, restée entière à nos yeux. Avec huit participants et deux facilitateurs spécifiquement formés, la diffusion large de cette méthode est cependant très difficile à financer. Après des expérimentations à Lausanne, à Lyon et dans la Drôme de 2012 à 2015, nous avons réussi à trouver des fonds pour la déployer en Suisse romande à partir de 2016.
Les Conversations carbone étant centrées sur l’action individuelle, nous jugeons essentiel de les articuler à des actions collectives afin d’encourager le passage de l’action privée à l’action à dimension politique. Nous sommes ainsi en train d’accrocher à cette méthode les trois actions pour nous prioritaires précitées.