L’association c’est A Vaulx AmbitionS, avec un « s » ! Je suis animateur depuis un petit moment, mais je suis dans le monde associatif depuis plus longtemps encore : j’ai pu bénéficier de toutes les aides associatives, les centres sociaux, les centres de loisirs de ma commune dans ma jeunesse. Je suis dans ce milieu-là depuis un moment.
Nous avons fondé l’association en 2018 avec des jeunes de mon quartier. Ils m’ont dit « Naïm, on en a marre de rester dehors, on a l’impression de déranger : on veut un endroit pour se poser ». Je venais de finir le travail, on s’est réuni au centre social, on s’est posé sur l’ordinateur et on a créé l’association le soir-même.
Au début, ils voulaient juste un endroit pour squatter, j’ai dit que ça ne fonctionnait pas comme ça : il fallait du fond, un projet, qu’on trouve un nom… On a décidé d’en faire une association, avec un local jeunesse. J’ai dit que j’étais prêt à faire tout ça s’ils s’engageaient à être disponibles pour les autres jeunes du quartier. Ça a marché ! Les grands emmenaient des plus petits en sorties, ils faisaient des permanences à l’association dans notre local avec la PlayStation, le baby-foot, le billard, ils s’occupaient de l’accueil des jeunes qu’on appelle sociologiquement des « invisibles ». L’objectif, c’était d’accueillir ces jeunes et de les mobiliser sur des évènements.
On faisait des activités de loisirs « de consommation », pas mal de sorties et puis on s’est rendu compte qu’il manquait quelque chose. C’est pour ça qu’on a décidé de monter des projets où on impliquait les jeunes intellectuellement, on les mettait au centre de l’organisation. Par exemple, si on devait partir à Londres, ce sont eux qui devaient faire les réservations, les dépenses, qui allaient chercher de l’argent et qui organisaient tout… Je me suis rendu compte que, par cette organisation, les jeunes gagnaient en compétences et que ça les faisait grandir. Même des jeunes qui n’avaient aucune ambition, qui ne connaissaient pas le milieu du journalisme, des études, etc.
Ils ont commencé à s’ouvrir et à changer leurs perspectives d’avenir : en fait, il fallait juste leur montrer un autre environnement de vie pour que ces jeunes-là se rendent compte qu’ils avaient la possibilité de faire des études de droit par exemple… Juste vivre leurs rêves !