La mobilité embrasse à la fois la grande échelle des mouvements des personnes, objets, capitaux et informations à travers le monde, et les processus plus locaux des déplacements quotidiens, des mouvements dans les espaces publics et du transport des objets au jour le jour.

Cette mobilité généralisée reflète la tendance lourde d’une société moderne basée sur le mouvement et le changement.

Si la mobilité peut aussi s’étendre à d’autres référentiels moins géographiques, dans le sens courant des politiques publiques, elle désigne le plus souvent les déplacements des individus ou des objets au sein de l’espace physique.

Présente dans tous les discours sur la modernité, elle illustre l’évolution du rapport qu’entretiennent nos sociétés avec le mouvement, et qui est au centre de la redéfinition d’un problème d’action publique. Cette évolution est celle d’une mobilité devenue une norme autant qu’un principe de gestion des distances, un socle des modes de vie contemporains autant qu’un facteur de recomposition territoriale.

Retour sur un concept plus complexe qu’il n’y paraît, traités de mille et une manières par la Métropole de Lyon dans ses nombreuses ressources présentes sur le site Millénaire 3, et dont la nécessaire transition qui questionne l’ensemble de notre fonctionnement social est un enjeu de taille pour les politiques publiques.

Ce dossier traite de mobilité dans l’espace géographique, mais ne doit pas faire oublier combien l’idée de mouvement qui se cache derrière est au cœur des imaginaires de notre société et des manières d’en décoder le fonctionnement social (Hannam, Sheller, Urry, 2006). [1]

La mobilité, en tant que principe de changement de position accompli par un individu ou un objet, peut avoir lieu au sein de différents types d’espaces. La mobilité sociale correspond au fait de changer de position dans la société : changer de profession, de statut social ou de catégorie sociale. La mobilité professionnelle suppose une évolution professionnelle : changement de poste, d’employeur, de niveau hiérarchique ou de lieu de travail.

La mobilité résidentielle désigne les changements de logement au cours d'une période donnée. La mobilité peut aussi être virtuelle, désignant un changement de position dans le temps plus que dans l’espace via les technologies de l’information et de la communication.

La mobilité quotidienne participe activement de l’articulation de ces différents espaces sociaux au cœur de la construction des modes de vie et des trajectoires personnelles. La ville peut ainsi être considérée comme une matrice des manières de vivre de demain qui se jouent en partie dans l’évolution des politiques publiques qui influencent, de façon direct ou indirect, les déplacements.

[1] Hannam, K., Sheller, M., Urry, J., 2006, « Mobilities, Immobilities and Moorings », Mobilities, vol. 1, n°1, p 1-22