24 heures dans la vie d'un lyonnais en 2025
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Projetez-vous dans 24 heures de la vie d’un habitant du Grand Lyon en 2025, transformée par une série d’innovations conçues sur son territoire.
Dossier
Dans une économie mondiale de plus en plus concurrentielle, l’État français a décidé, en 2004, de promouvoir une nouvelle politique industrielle privilégiant la capacité d’innovation comme facteur clé de la compétitivité en créant des pôles de compétitivité.
Un pôle de compétitivité est l’association, sur un territoire donné, d’entreprises, de centres de recherche et d’organismes de formation. Ensemble, ces acteurs économiques et académiques s’engagent dans une démarche de partenariat dans le but de dégager des synergies autour de projets innovants en direction d’un ou de plusieurs marchés porteurs.
L’idée n’est pas neuve puisqu’elle s’inspire de la notion de technopôles, développée dans les années 70, suivant le modèle initié par les Japonais puis les Américains. En France, Grenoble a été pionnière en rêvant d’une Silicon Valley à la française dès 1968 et en créant en 1972 une technopôle d’activités innovantes ou technologiques devenue Inovallée.
Les clusters, « grappes d’entreprises » le plus souvent d’une même filière industrielle technique sur un bassin d’emplois, précèdent également les pôles de compétitivité, dont nombre d’entre eux incluent d’ailleurs des clusters.
La loi de finances pour 2005 définit les pôles de compétitivité comme « le regroupement sur un même territoire d’entreprises, d’établissements d’enseignement supérieur, et d’organismes de recherche publique ou privée qui ont vocation à travailler en synergie pour mettre en œuvre des projets de développement économique pour l’innovation ».
« Le triptyque initial reposait sur la recherche publique, la recherche privée et la formation. Tout cela étant aidé par l’Etat et les collectivités. On a donc établi des passerelles qui n’existaient pas auparavant entre la recherche privée et la recherche publique, les PME et les grands groupes, les PME et la recherche » témoigne Bruno Allenet, vice-président d’Axelera.
Le label « pôle de compétitivité » est attribué aux projets qui répondent aux critères du cahier des charges défini en novembre 2004 par le gouvernement. Quatre critères principaux sont déterminants :
- Une stratégie de développement cohérente avec le plan de développement économique du territoire du pôle.
- Une visibilité internationale suffisante sur les plans industriels et / ou technologiques.
- Un partenariat entre acteurs et un mode de gouvernance structuré et opérationnel.
- Une capacité à créer des synergies en matière de recherche et développement, et apporter ainsi des richesses nouvelles à forte valeur ajoutée.
Les comités interministériels d’aménagement de développement du territoire (CIADT) des 12 juillet 2005, 6 mai 2006 et 10 juillet 2007 ont ainsi labellisé 71 pôles de compétitivité. Récemment, le 11 mai 2010, une nouvelle vague de labellisation pour six pôles du domaine des éco-technologies et de délabellisation de six autres pôles est intervenue.
Plus d’infos sur les pôles de compétitivités sur le site : competitivite.gouv.fr
Fait remarquable : sur ces 71 pôles, 10 émanent du territoire rhônalpin (4 autres sont des pôles inter régions), dont 5 sont basés dans l’agglomération lyonnaise.
Il s’agit de :
Arves industries, pôle de compétitivité Décolletage et mécatronique. Rhône-Alpes, Haute-Savoie, Mont-Blanc. www.arve-industries.fr
Axelera, pôle de compétitivité à vocation mondiale Chimie-Environnement. Lyon et Rhône-Alpes. www.axelera.org
Imaginove, pôle de compétitivité Filières de l’image en mouvement (jeu vidéo, cinéma et audiovisuel, animation et multimédia). Lyon et Rhône-Alpes. www.imaginove.fr
Lyon biopôle, pôle de compétitivité mondial Biotechnologies / Santé. Lyon et Rhône-Alpes. www.lyonbiopole.com
Lyon Urban Truck & Bus, pôle de compétitivité des transports collectifs urbains de personnes et de marchandises. Lyon et Rhône-Alpes. www.lutb.fr
Minalogic, pôle de compétitivité mondial autour des micro-nano technologies et de l’intelligence logicielle embarquée. Grenoble et Rhône-Alpes. www.minalogic.com
Plastipolis, pôle de compétitivité en plasturgie. Rhône-Alpes et Franche-Comté. www.plastipolis.fr
Sporaltec, pôle de compétitivité Sports et loisirs. Saint-Etienne. Ce pôle a été délabellisé en mai 2010. www.sporaltec.fr
Techtera, pôle de compétitivité textiles et matériaux souples. Lyon et Rhône-Alpes. www.techtera.org
Tenerrdis, pôle de compétitivité Technologies, Energies, Nouvelles énergies Renouvelables. Rhône-Alpes, Drôme, Isère, Savoie. www.tenerrdis.fr
Cette exceptionnelle concentration sur le territoire rhônalpin, et singulièrement lyonnais, s’explique sans doute par l’histoire originale de ce territoire, et deux de ses traits distinctifs : une forte culture du partenariat et une étroite articulation entre milieux économiques et formation. C’est l’analyse du politologue Philippe Dujardin, chercheur au CNRS et conseiller scientifique au Grand Lyon :
« Ce qui fait exception en Rhône-Alpes, ce sont des mœurs partenariales. Là encore, elles ne sont pas liées à la seule bonne volonté des gens, mais résident dans le fait que personne n’a jamais pu dominer personne. En Rhône-Alpes, on est contraints par l’histoire à des mœurs partenariales. L’institution des prud’hommes née à Lyon par exemple, c’est la contrainte du débat entre le patron et le salarié. La décentralisation culturelle est venue conforter cela. Paris ne décidant plus pour la province, un Maréchal et un Planchon à Lyon, un Dasté à Saint-Etienne, un Gignoux à Grenoble, y vont à fond la caisse. C’est en Rhône-Alpes que l’on inaugure des mœurs qui ne sont plus formatées par le principe hiérarchique étatique.
Ces mœurs partenariales se retrouvent dans le domaine économique. En 2005, l’Etat français crée des pôles de compétitivité ; 20 à 25% tombent en Rhône-Alpes. C’est stupéfiant ! Cela tient à une triangulation entre des collectivités territoriales fortes, des industries fortes et des laboratoires forts. Le pouvoir économique de Rhône-Alpes s'appuie sur une histoire forte et un haut degré de formation professionnelle que les villes ont su assurer, souvent sur leurs propres deniers, aux 19e et 20e siècles. Cela donne une exceptionnelle concentration de savoir faire industriels, scientifiques et techniques. Et met Rhône-Alpes à la hauteur des grandes entités existantes : allemandes, suisses, italiennes, catalanes ou autres. »
Alors que les pôles de compétitivité poursuivent pour une année encore une « phase 2.0 » de collaborations accrues, y compris entre différents pôles, les pôles rhônalpins sont particulièrement bien positionnés pour accentuer cette dimension partenariale, très présente dans les gènes de leur territoire. C’est ainsi que lors du dernier CIADT, en date du 11 mai 2010, le Premier ministre a reconnu « l’intérêt particulier » du projet inter pôles « Ecotechs Rhône-Alpes » qui « s’inscrit dans la dynamique de coordination entre pôles encouragée dans le cadre de cette phase 2.0 de la politique nationale des pôles de compétitivité ».
Les pôles de compétitivité bénéficient de subventions de l’Etat et des collectivités territoriales, ainsi que d’un régime fiscal particulier. Mais le soutien des collectivités territoriales ne se limite pas à un seul soutien financier. Elles sont des partenaires à part entière, particulièrement en Rhône-Alpes.
C’est ce qu’estime Françoise Charbit, déléguée générale de Tenerrdis : « La particularité de Rhône-Alpes, par rapport à d’autres territoires dans le monde, c’est que les collectivités sont très présentes dans nos actions, sans jamais nous imposer leurs vues. C’est vraiment ce qui fait notre force. Elles apportent un soutien au développement économique et à l’innovation, jamais démenti. » Lire l’entretien de Françoise Charbit : « Le mix énergétique en milieu urbain sera plus diversifié »
La présence des collectivités au sein des pôles assure une double représentation : celle des gestionnaires de la ville (ou de tout autre territoire) d’aujourd’hui et de demain et, au-delà, celle des citoyens qui la composent.
En tant qu’entité politique, les collectivités ont en effet la mission de prendre des décisions stratégiques pour le bien vivre ensemble des citoyens qui leur confient la gestion de leur lieu de vie ou de travail.
« Grâce à la présence des décideurs de la ville d'aujourd'hui et de demain, nous avons le souci de l'utilisateur final » estime Eric Poyeton, président du pôle Lyon Urban Truck & Bus. « En revanche, notre Pôle apporte une pierre à un édifice dont il ne peut pas être l'architecte. En effet, ce sont bien les missions des pouvoirs publics et décideurs politiques que de définir une stratégie autour de tout cela. Un exemple : au sein du Pôle, nous pensons que le développement du commerce par internet devrait s'accompagner de mesures visant à rééquilibrer la balance entre l'usager qui veut tout tout de suite après sa commande et le peu d'efficacité de transport que cette exigence génère. »
En tant que gestionnaires d’un territoire, les collectivités sont les applicateurs privilégiés des innovations nées au sein des pôles.
« Nous faisons des passerelles, notamment en ce qui concerne l’environnement, entre le monde de la recherche publique et privée et les collectivités territoriales en tant qu’applicateurs » explique ainsi Bruno Allenet, vice-président d’Axelera.
Mais en amont de cela, elles peuvent même être, comme c’est le cas dans le Grand Lyon, le premier terrain d’expérimentation de ces innovations industrielles.
« Un des enjeux majeurs est de mettre en œuvre des projets impliquant les décideurs de "La Ville" afin d'imaginer des solutions de transport globales. » explique Eric Poyeton, président du LUTB. « Ce qui est très différent que de simplement imaginer un camion ou un bus de demain. Nous raisonnons système (…) pour réussir ce management de l'innovation impliquant tous les acteurs » poursuit-il.
Les pôles de compétitivité s’imposent donc comme un modèle de management territorial de l’innovation qui réunit les différents acteurs intéressés au développement industriel et économique d’un même territoire.
Cette forme de dialogue multipartite ouvre aussi la voie, pour les acteurs économiques, à des actions de lobbying. « C’est vraiment bien car dans notre pôle de compétitivité, tout le monde est là. On peut faire passer les messages en direct ! On peut travailler sur des solutions, y compris le changement des lois, même si ce dernier point n’est pas le plus facile. » explique Eric Poyeton, président de LUTB.
Au sein des pôles de compétitivité de Rhône-Alpes se préparent beaucoup d’innovations à usage privé ou semi-privé, qui impacteront la vie quotidienne du futur citoyen - consommateur.
Voir « 24 heures dans la vie d’un Lyonnais en 2025 »
Mais dans l’ensemble, les représentants des pôles estiment que la ville du futur ne connaîtra pas de ruptures radicales ou spectaculaires mais plutôt une série d’innovations pragmatiques. Exit les visions d’une ville futuriste comme dans les films de science fiction !
« Il y aura des ruptures technologiques évidemment. Elles sont très nombreuses. Sur le stockage des énergies, sur l’intelligence des réseaux, sur les rendements à obtenir de la part des systèmes de production d’énergie, électricité, chaleur, froid… C’est l’objectif de Tenerrdis de faire le point sur ces évolutions, qui ne sont pas toutes à proprement parler des ruptures. Les nanomatériaux par exemple, dont on a beaucoup parlé et pas toujours en bien, peuvent évidemment créer de vraies ruptures en termes de performances et de coûts, voire en termes de limitation de l’emploi de ressources rares (comme le platine ou le lithium). Mais je ne pense pas qu’il existe de ruptures sociétales. » estime Françoise Charbit, déléguée générale de Tenerrdis.
Eric Poyeton, président de LUTB, est encore plus mesuré : « Non, le scooter volant n’est pas pour demain ! Tout restera sur roue, on ne décollera pas du sol. On ne va pas vers une ville du futur dans laquelle les solutions de transport seront en complète rupture par rapport aux solutions d’aujourd’hui. Elles seront fortement améliorées, mais ce ne seront pas des ruptures comme on a pu en voir au siècle dernier, avec une accélération sans précédent des temps de transport. Dans les transports de demain, il n’y a pas de science-fiction, il n’y a que des solutions pragmatiques. » Lire l’entretien d’Eric Poyeton : « Dans les transports de demain, il n’a pas de science-fiction, il n’y a que des solutions pragmatiques »
Dans ce concert de modération, Bruno Bonnell, p-dg de Robopolis, entreprise leader de la robotique de service en France (et membre du pôle de compétitivité Imaginove), fait figure d’exception. Il n’hésite pas à prévoir une véritable « robolution » :
« J’anticipe sur cette révolution apportée par la robotique : cette intelligence accordée aux machines va effectivement transformer tout notre corps social. Le transport urbain a déjà commencé sa « robolution » puisque les métros et les trams automatiques existent déjà. Demain les voitures automatiques existeront. (…) Imaginez que la voiture d’aujourd’hui, avec ce qu’elle occupe dans notre espace social, devienne un cube avec des canapés à l’intérieur (…), c’est une véritable révolution sociale ! En plus, quand on imagine que ça tournera 24h sur 24, 7 jours sur 7 pour améliorer les flux et les transits dans la ville, on est vraiment dans une révolution au niveau des transports. » prévoit Bruno Bonnell. Lire et voir l’entretien de Bruno Bonnell : « La robotique est un vrai secteur de développement et d’opportunités » Mais parce qu’ils sont sur des applications industrielles à plus court terme (le plus souvent à moins de dix ans), les membres des pôles de compétitivité parlent plus volontiers d’ « amélioration » que de « révolution ».
Mais d’autres innovations sont spécifiquement conçues à destination des collectivités publiques ou les intéressent au premier chef.
Parce qu’ils sont clairement sur terrain de l’innovation, les pôles de compétitivité contribuent à la transformation – à l’amélioration plus qu’à l’invention -, de la ville du futur. Une ville plus propre et moins consommatrice d’énergies, plus fluide et plus saine, plus accessible à tous et plus ludique
Le développement durable est l’un des axes de recherche les plus développés en Rhône-Alpes, dû à la présence des pôles Axelera (chimie et environnement), LUTB (mobilité urbaine), Minalogic (micro-technologies) ou encore Tenerrdis (nouvelles énergies), Techtera (textiles et matériaux souples). Pour sceller cette dynamique, plusieurs d’entre eux ont fondé un projet inter pôles baptisé « Ecotechs », dont l’intérêt a été reconnu en mai 2010 lors du dernier CIADT.
L’alliance de la chimie et de l’environnement au sein du pôle Axelera permet, notamment, d’exploiter les compétences de l’industrie chimique pour la dépollution des sols. En Rhône-Alpes, on évalue à 475 le nombre de friches industrielles touchées par des pollutions complexes, notamment par les substances PBT (subsistances Persistantes Bio-accumulables et Persistantes). Le programme Valorsites (piloté par Serpol au sein du pôle Axelera) vise à leur dépollution en vue de leur réhabilitation. D’anciens sites industriels sont ainsi dépollués, par exemple dans la vallée de la chimie, puis attribués à de nouvelles activités dans le domaine de l’environnement.
Autre procédé novateur développé pour la dépollution des sols de grande superficie : le déploiement de tissus à forte capacité d’absorption des polluants, et notamment des métaux lourds. « L’intérêt du textile est qu’il est de grande dimension et de faible densité ; un textile peut être étendu sur 1 ha de terrain puis être replié et transportable » explique Corinne Farace, déléguée générale de Techtera. Adhérent de ce pôle, Brochiers technologies travaille à la conception d’un textile lumineux photocatalytique en fibres optiques microtexturées applicable à la dépollution de l’eau et de l’air.
Toujours dans un souci d’environnement, le pôle Axelera travaille au traitement des pollutions des eaux, et singulièrement du Rhône, par les PCB. Ces polluants très résistants et faiblement biodégradables sont interdits en France depuis 20 ans, mais la contamination des cours d’eau est encore bien réelle. Piloté par Suez Environnement, le programme « PCB Axelera » a pour ambition de développer une gamme complète de technologies de traitement de la pollution par les PCB et autres polluants qui affectent les fleuves, les rivières et les lacs.
« On peut imaginer dans moins de dix ans que les poissons du Rhône redeviennent comestibles. On pourra alors pêcher et se baigner dans le Rhône » promet Bruno Allenet, vice-président d’Axelera. Lire l’entretien de Bruno Allenet, « Dans moins de dix ans, on pourra manger les poissons du Rhône et s’y baigner ».
Au sein d’Axelera également, le projet Nogev, piloté par LCPC se fixe pour objectif une gestion durable de l’eau en ville par une connaissance et une maîtrise de la contamination des eaux urbaines. Associé aux pôles Advancity, et Génie Civil Ouest, Axelera participe à l’élaboration d’un système de maintenance et de surveillance des réseaux d’eau potable baptisé SmartWater Network (piloté par ADVITAM).
Plus soucieuse de l’environnement, la ville de demain sera également moins consommatrice d’énergies fossiles.
« La ville de demain sera autant consommatrice d’énergie car les villes augmentent (l’urbanisation est une tendance lourde) et les besoins aussi, mais le mix énergétique en milieu urbain sera plus diversifié. Il y aura moins d’énergies fossiles (bien qu’il soit difficile de s’en passer totalement à court terme), plus de renouvelables, et surtout des solutions de stockage de l’énergie développées pour faire face à l’intermittence des renouvelables (solaire, éolien). Les solutions à base d’hydrogène par exemple seront certainement une voie d’avenir à explorer, que les Allemands ont clairement compris. » explique Françoise Charbit. La déléguée générale du pôle Tenerrdis pointe des champs d’innovation intéressant plus particulièrement les villes : « C’est tout ce qui concerne les réseaux et le stockage des énergies. Ce sont deux éléments clés en milieu urbain. Et bien évidemment le reste : la conversion de la biomasse, le solaire, l’éolien, mais sans les deux premiers, rien ne se passera en milieu urbain » explique-t-elle.
Dans un souci d’économie d’énergie, le pôle Techtera travaille à l’élaboration de tissus auto-nettoyants, pour habiller par exemple les agents d’entretien des collectivités locales, afin de limiter le nombre de lavages et donc l’utilisation de détergents, et de réduire la facture en eau.
De façon générale, la ville de demain sera plus écologique car engagée dans un processus de recyclage à grande échelle. « Désormais, on analyse, avant de concevoir les produits, leur recyclabilité. C’est ce qui se fait déjà aujourd’hui dans l’industrie automobile, puisque la réglementation impose de pouvoir recycler 85% en poids des véhicules automobiles, bientôt 95%. Il faut passer par les analyses de cycles de vie, la traçabilité, les circuits et filières de récupération… ». explique Bruno Allenet, vice-président du pôle Axelera.
Les véhicules hybrides devraient se multiplier en ville, à l’image des premiers camions poubelles hybrides, baptisés Hybris, qui sont testés dans le Grand Lyon. Pour certaines zones urbaines particulièrement denses ou protégées, comme le Vieux-Lyon, on peut imaginer à terme un accès limité aux seuls véhicules 100% électriques.
Equipés de moteurs silencieux, les camions poubelles pourraient effectuer le ramassage des ordures la nuit, de façon à réduire l’emprise de la voiture en journée, et affiner leur tournée en fonction des besoins réels. Le projet Sens city, développé par le pôle Minalogic, prévoit ainsi d’équiper de capteurs chaque poubelle et d’alerter les gestionnaires de la ville en cas de débordement prématuré de certaines d’entre elles.
Plus généralement, l’objectif de Sens city est de « concevoir toute une infrastructure en réseaux et en logiciels pour disposer de multiples capteurs dans la ville afin de développer ensuite de multiples applications. « Sens city » permet de mesurer, à la carte, et sur un même terminal, tout un ensemble de paramètres : la lumière, la qualité de l’air, les températures, le bruit, le nombre de voitures qui passent… En terme de services, quand on sait mesurer la qualité de l’air dans une ville rue par rue, on est capables, par exemple, de mettre en place des panneaux indicateurs qui vont changer de direction pour inciter les automobilistes à éviter les endroits où il y a des pics de pollution » explique Nicolas Leterrier, délégué général de Minalogic. Lire l’entretien de Nicolas Leterrier : « La ville de demain sera-t-elle bardée d’électronique ? »
Le pôle LUTB travaille à une meilleure organisation des transports de marchandises et de personnes dans l’espace urbain qui permettra d’optimiser et de fluidifier les déplacements.
« Demain, les transports seront bien plus organisés. Autour des villes, il y aura des plateformes sur lesquelles arriveront des marchandises par bateau, par rail ou par avion… Même chose pour les passagers. Il faudra des moyens adaptés et diversifiés pour leur permettre ensuite d’arriver à leur point de chute en ville. Les solutions se feront avec des énergies de plus en plus propres. Et seront sans doute réalisées par des opérateurs sélectionnés et organisés par une autorité qui en aura la mission. Après un Sytral, un Mystral ? Elles seront mieux interfacées avec les bâtiments, avec les infrastructures, que ce soit par des moyens de communication, ou physiquement. On peut imaginer que les camions ou les bus se chargent en énergie grâce aux toits des bâtiments, équipés de panneaux photovoltaïques… » explique Eric Poyeton, président de LUTB.
Dans le même souci de fluidité, les transports de marchandises pourraient bénéficier des infrastructures des transports en commun, comme les sites propres. « On peut imaginer des solutions qui permettent à un petit camion de suivre un tramway : à chaque fois que le tram s’arrête pour débarquer et embarquer des passagers, lui il embarque ou débarque des marchandises qu’il laisse dans une boîte fermée à clé sur le quai. C’est autant de livraisons qui se feront proprement. Des expériences similaires d’utilisation des sites propres se font partout dans le monde. » poursuit le président de LUTB.
L’un des objectifs stratégiques du pôle de biotechnologies Lyon biopôle est de « répondre aux enjeux de santé publique » du 21e siècle, en élaborant, notamment, les outils d’un « bouclier sanitaire ». Il s’agit donc de protéger les populations « contre les maladies infectieuses humaines et animales et les cancers viro-induits, pour circonscrire les pandémies, les épizooties et le risque de bioterrorisme ».
« On est de plus en plus protégés. La vaccination élimine, progressivement, un certain nombre de gros risques. Parallèlement, les protocoles thérapeutiques comme les anti tumoraux sont de plus en plus efficaces. Donc que reste-t’il comme risques individuels ? Principalement des risques liés aux modes de vie des gens : obésité, allergie, etc. » souligne BernardMandrand, directeur scientifique de Lyon biopôle.
L’incidence de l’allergie est justement accrue par une vie en milieu urbain aseptisé. « La façon de gérer l’allergie, ce n’est pas de couper tous les arbres et d’éliminer tous les poils de chat » explique Bernard Mandrand, qui préconise donc de « réintroduire en ville, dans la vie des urbains, des éléments du biotope naturel de l’espèce ». Autrement dit recréer de la campagne en ville !
Autre objectif de Lyon biopôle : proposer des approches diagnostiques, préventives et thérapeutiques innovantes, ainsi que leurs systèmes d’administration, pour améliorer la prise en charge des maladies dans le cadre d’une médecine personnalisée et plus réactive. La médecine personnalisée suscitera la construction de « petits centres de soins décentralisés, de type dispensaires » auxquels de plus en plus de techniques permettront d’accéder : « des petits systèmes de diagnostic de la taille d’un téléphone, des tas d’outils en gestation permettront de faire des tests à domicile » explique le directeur scientifique de Lyon biopôle.
Ces différentes techniques permettront de développer les traitements chez soi, c’est-à-dire l’hôpital de jour, plutôt que l’hospitalisation de longue durée. Cela permet de répondre à un enjeu de santé publique fort : le suivi médicalisé et la prise en charge d’une population de plus en plus vieillissante.
« Le vieillissement de la population va se traduire aussi par un déficit en maisons de retraite. Il faudra donc, en terme de médecine de ville, faire appel à plus d’hospitalisations de jour, à des systèmes informatisés, à davantage d’aides directes au handicap et aux personnes âgées. J’entends par aide directe le développement de la robotique, de systèmes de fauteuils roulants très ergonomiques. Il s’agit aussi d’aides de quartier qui peuvent aller relever une personne qui est tombée de son fauteuil et a enclenché un système d’alarme efficace. » poursuit Bernard Mandrand.
Bruno Bonnell rapporte qu’au Japon, l’assistance aux personnes âgées par la robotique est un véritable enjeu stratégique national. Des robots assurant le transport des personnes âgées, effectuant des piqûres ou dispensant des soins seront sur le marché dès 2011. Le p-dg de Robopolis constate que le segment de la robotique portant sur le médical et l’assistance « est en train d’exploser ». Mais il ne sait pas si l’on ira « plutôt vers une simple assistance surveillance ou plutôt vers une assistance très médicalisée avec distribution de médicaments, injections, etc. ».
Plusieurs pôles de compétitivité se positionnent, ensemble ou séparément, sur ce marché porteur de l’assistance aux personnes handicapées ou vieillissantes.
« On travaille sur la surveillance à domicile des malades, explique Corinne Farace, déléguée générale de Techtera. On pourra introduire des capteurs dans les vêtements mesurant la tension, le pouls et permettant un suivi médicalisé à distance. Nous avons organisé un Atelier-Innovation sur le thème des textiles électroniques pour un monitoring dans le secteur de la santé et nous avons lancé un groupe de réflexion avec des industriels et des chercheurs sur cette thématique, fin juin. Le processus d’émergence d’un ou de plusieurs projets sur ce sujet est donc lancé ce qui signifie que Techtera devrait labelliser un ou des projets sur le monitoring dans la santé, d’ici fin 2011 ». Lire l’entretien avec Corinne Farace : « La tendance porte de plus en plus sur les tissus intelligents »
Même positionnement du côté de Minalogic, comme le souligne son délégué général. « On travaille beaucoup sur le maintien des patients à domicile. Comment peut-on monitorer les activités des personnes dépendantes pour leur donner des informations, ou les fournir à leur entourage ou au corps médical ? On pourra ainsi savoir comment se comporte une personne à domicile, si elle a marché ou non, si elle a bien pris ses médicaments, etc. (…) On travaille beaucoup avec le CHU de Grenoble et L’université Pierre Mendès France sur ces questions-là. On a répondu sur un dossier « centre national de référence télémédecine et maintien à domicile » qu’on a gagné avec trois autres pôles de compétitivité. On est donc vraiment très bien positionnés sur ce genre de marché » explique Nicolas Leterrier.
Favoriser le maintien des personnes à domicile, c’est aussi leur faciliter l’accès à l’information et à différents services de proximité en ville. Ainsi, Minalogic développe notamment le projet « Autonomie », permettant d’orienter par des technologies de guidage, les personnes malvoyantes, malentendantes ou vieillissantes dans l’environnement urbain. Jusque dans les étals des supérettes, où les personnes, équipées de lunettes informatives grossissant les caractères, pourront repérer leurs denrées préférées.
Le pôle Imaginove travaille également beaucoup à la mise au point de systèmes d’informations interactifs. C’est sur cette idée de « rendre l’environnement interactif et communicant » que s’est créée par exemple la société Embedia, basée à Villeurbanne.
« Nous avons la volonté de rendre la ville interactive et accessible pour tous » explique Frédéric Chazelle, directeur d’Embedia, qui a mis au point, via la technologie bluetooth, des applications pour les marchés des transports publics et de la ville. L’application Bluepass® que les personnes mal ou non voyantes pourront télécharger sur leur téléphone mobile, leur permettra ainsi d’accéder en temps réel et vocalement (en plusieurs langues) ou textuellement (avec possibilité de grossir les caractères) aux informations des 44 panneaux d’affichage du métro de l’agglomération lyonnaise, via un partenariat avec le Sytral, syndicat mixte des transports pour le Rhône et l’agglomération lyonnaise. L’utilisation est gratuite et permettra aussi d’accéder aux horaires des bus, plans des lignes et de quartier ou encore d’informer le chauffeur de bus de la présence de personnes handicapées à un arrêt.
« Il existe aussi de nombreuses applications ludiques de ces nouvelles technologies, comme des applications sociales en lien avec Facebook par exemple, qui permettent aux utilisateurs d’afficher leurs murs sur ceux de la ville en utilisant la réalité augmentée avec des informations numériques ajoutées par dessus. On peut également imaginer des jeux de pistes… » explique Emmanuel Rondeau, chef de projet innovation à Imaginove. Des applications touristiques de la réalité augmentée sont d’ores et déjà en préparation. « On pourra voir, à travers des lunettes spéciales ou via son mobile, les bâtiments tels qu’ils étaient il y a 100 ou 200 ans. Techniquement, on peut déjà le faire » poursuit Emmanuel Rondeau qui cite l’entreprise SFI à Saint-Etienne. « Mais on peut imaginer encore beaucoup d’usages pour ces technologies, notamment dans les domaines commerciaux et publicitaires. Demain, c’est tout l’environnement urbain qui sera numérique et interactif » prévoit le représentant d’Imaginove.
Les villes et territoires bénéficient donc des innovations nées dans les pôles de compétitivité. Mais parce que les collectivités sont directement impliquées dans le financement, voire la gouvernance de ces pôles, elles peuvent en être les terrains d’expérimentation privilégiés.
En Rhône-Alpes, et singulièrement dans le Grand Lyon, les collectivités deviennent ainsi, à différents niveaux, un véritable territoire d’innovations en accueillant des plateformes d’innovation et en favorisant la réalisation de tests grandeur nature et/ou en conditions réelles sur leur propre territoire.
Entre l’émission d’une idée nouvelle et son arrivée sur les marchés de production, il existe différentes phases de validation, plus ou moins longues et contraignantes. Raccourcir ces phases de tests permet d’accélérer la mise sur le marché, et donc d’accroître la compétitivité des entreprises porteuses de ces innovations.
Depuis que les pôles de compétitivité sont engagés dans la « phase 2.0 », ils sont incités à multiplier les plateformes collaboratives d’open innovation.
C’est le cas notamment du projet Axel One, porté par Axelera. « Axel one permettra aux acteurs académiques et industriels d’Axelera de disposer rapidement et à moindre coût des outils d’expérimentations destinés à valider des concepts de rupture technologique et de les développer en vue de leur industrialisation ». Le panel de services est large et va du laboratoire (« quand on met les gens dans le même local, il y a un effet dit « cafétéria », qui accélère la mise en commun des savoirs, des savoir-faire et des expertises » résume Bruno Allenet) au stade pilote. La plate-forme Axel-one est matérialisée par 3 sites dédiés à la R&D et 2 localisations : Lyontech campus (sur le site de la Doua à Villeurbanne) pour développer l’expérimentation à petite échelle, et la Vallée de la chimie pour les unités pilote, avec un module dédié aux Procédés propres, un autre aux Matériaux innovants.
Ces plateformes ou bancs d’essai se déploient le plus souvent sur des sites privés ou semi-privés, des membres des pôles de compétitivité.
« Quand on fait de la recherche, il faut la valider. Les 1ères validations se font sur des moyens propres à chacun de nos adhérents. Ils ont des bancs d’essai. C’est le 1er étage de la validation, et on a mutualisé ces moyens. Si je suis une PME adhérente du pôle LUTB et je veux utiliser les moyens d’essai de Renault Trucks, je vais sur un espace sécurisé sur l’intranet du pôle et je vois que tel moyen d’essai est disponible à telle condition. » explique Eric Poyeton, président de LUTB.
Mais d’autres essais ont besoin de se déployer à plus grande échelle, et d’investir de plus vastes territoires. « Nous avons besoin de validations à plus grande échelle mais qui ne peuvent pas être réalisées sur routes ouvertes. Par exemple pour valider le vieillissement des solutions grâce à une piste à haute vitesse » poursuit Eric Poyeton. Lire l'interview d'Eric Poyeton
Pour répondre à ces besoins, le pôle LUTB a lancé Transpolis, ambitieux projet sans équivalent en Europe. En 2011 débuteront les travaux de ce centre d’essai qui se déploiera sur un terrain de 140 ha dans l’Ain. Dans cette véritable ville laboratoire à taille réelle seront testées les solutions de transport urbain de demain. « Transpolis comptera une partie « ville du futur » dans laquelle on pourra simuler l’arrêt du bus du futur, l’aire de livraison du futur, la plateforme des marchandises sur laquelle les marchandises arriveront par gros camions et seront reprises par des plus petits. Mais aussi des carrefours reconfigurables, etc. » explique Eric Poyeton. Des feux de circulation aux éclairages publics, des ronds-points aux différents types de revêtement de chaussée, tout va être analysé par des ingénieurs et chercheurs du monde entier, afin de renforcer l’efficacité, la sécurité et la fluidité des transports.
Professeur à l’université Lyon 2 et membre du Laboratoire de l’économie des transports, Yves Crozet considère ce projet comme emblématique de LUTB, un pôle qui a « l’intelligence » de ne pas se contenter de parler de l’objet, du véhicule, mais aussi de « traiter des infrastructures, des services de transport, de la réglementation, des espaces de livraison, des voies réservées etc. Or tout cela n’a de sens que dans une ville. Il faut donc s’intéresser à l’espace autour des infrastructures et aux modes de vie qui vont avec. »
Yves Crozet insiste sur le partenariat avec les collectivités et organismes publics : « du point de vue technique, il s’agit d’un banc d’essais pour tester in situ des véhicules urbains de transport de marchandises ou de voyageurs. En plus, autour de ce très beau projet technique, se nouent des collaborations avec les élus, les représentants des autorités organisatrices comme le Sytral ou la Région pour intégrer les évolutions futures du fonctionnement urbain. » 45 partenaires du privé et du public se sont réunis pour financer ce projet qui pourrait devenir, à moyen terme, un pôle de recherche et développement international pour les transports urbains. Lire l’entretien d’Yves Crozet : « Le temps disponible, le prix du carburant et les émissions de CO2 seront des paramètres décisifs dans les modes de vie du futur ».
Mais les pôles de compétitivité ont également besoin de tester leurs réalisations en milieu ouvert, dans la ville en mouvement.
C’est ainsi que les camions de poubelle Hybris, conçus au sein du pôle LUTB, sont testés par les services du Grand Lyon. « A l’issue des tests, nous confirmons bien que le véhicule hybride génère vraiment des gains de carburants. » assure Eric Poyeton, président de LUTB.
Autre projet d’expérimentation en terrain réel porté par LUTB : deux démonstrateurs sont en préparation : CityFret pour le transport des marchandises et Modulo-Sys pour le transport des passagers.
Dans le cadre de CityFret, on va réaliser des essais sur le Grand Lyon et Saint-Etienne métropole. « On a prévu par exemple de faire un démonstrateur dans un hyper centre : la Croix-Rousse. On pourrait aussi en faire un dans une autre configuration : comment livrer depuis le marché de Corbas des denrées périssables en centre-ville ? Il se pourrait qu’il y ait un démonstrateur qui soit dans les conditions de circulation de la route de Lyon qui va à Saint-Priest : c’est une route avec un couloir pour les bus, mais rien de spécifique pour les marchandises. On pourrait donc faire un essai en ayant des camions qui utilisent le couloir des bus. On envisage aussi un démonstrateur qui trouverait sa place dans le projet ‘Part-Dieu 2020’ » poursuit le président de LUTB. Eric Poyeton se félicite de « la chance d’avoir le Grand Lyon comme adhérent du pôle et force motrice sur le sujet, qui nous met à disposition son territoire. Il est suivi en ça par les autres agglomérations de la région Rhône-Alpes. » Lire l'interview d'Eric Poyeton
Du côté d’Axelera, plusieurs projets innovants se conçoivent in situ, sur le territoire du Grand Lyon. « On travaille à réaménager des friches industrielles avec le Grand Lyon. Dans un 1er temps, on restaure leur état et dans un 2nd temps, on essaie d’y remplacer des activités à caractère chimique par des activités à caractère environnemental. » explique Bruno Allenet, vice-président d’Axelera. Un exemple concret : le projet Re-source qui sera bientôt inauguré. « C’est une usine de retraitement tri-valorisation des DEEE, Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques : SITA DEEE à Feyzin. On a créé sur un site de Rhodia Belle Etoile une entité de traitement et de valorisation des DEEE où on crée une cinquantaine d’emplois et on va essayer de recycler certains plastiques qui sont contenus dans ces déchets pour les introduire dans le process de Rhodia afin de faire de l’économie circulaire. Cela permet de réutiliser les espaces non utilisés dans la vallée de la chimie et d’y intégrer des politiques liées à l’emploi et à l’insertion » poursuit Bruno Allenet.
Autre exemple : le projet Rhodanos qui vise à améliorer la qualité des eaux du Rhône et par extension, des fleuves et cours d’eau. « La logique du projet consiste à améliorer les teneurs en polluants dans les milieux naturels et donc nécessite de développer leur mesure. On est en train d’inventer la station de surveillance du futur du Rhône. On en a une qui est en aval du Rhône. Un jour il sera intéressant d’en mettre une en amont pour voir l’impact d’une agglomération comme Lyon sur la qualité des eaux du Rhône dans différentes situations. » explique le vice-président d’Axelera.
Autre volet du projet Rhodanos, la recherche sur le traitement des eaux au sein de stations d’épuration. A la station de la Feyssine (Villeurbanne), une plate-forme de recherche est dédiée au traitement de l’eau et à l’étude sur ses impact environnementaux, économique et sociétaux. Piloté par Degrémont et financé par les collectivités locales, ce projet bénéficie du partenariat de Suez Environnement, du Cemagref, de l’Insa Lyon et de la Frapna. Sur d’autres stations d’épuration du Grand Lyon, Axelera travaille à la limitation des rejets. « L’une de nos ambitions est d’avoir demain une station d’épuration dont le volume de résidus (les boues) sera divisé par deux » explique Bruno Allenet. Dans les éco-technologies urbaines visées par Axelera, Bruno Allenet se félicite de la « relation particulière » qui s’est nouée avec le Grand Lyon. En effet, la collectivité se positionne souvent selon lui « comme un expérimentateur des nouvelles technologies en mettant à disposition des ouvrages pour tester les éco-technologies qu’on développe » explique le vice-président d’Axelera. Lire l'interview de Bruno Allenet
La qualité des mœurs partenariales et la forte articulation entre économie et formation qui caractérisent historiquement Rhône-Alpes font de cette région un territoire de prédilection pour le développement des pôles de compétitivité.
Les thématiques fortes présentes sur ce territoire : énergies, transport et mobilité, chimie et environnement, textiles et nouveaux matériaux, nouvelles technologies de l’information et de la communication, etc. le portent assez naturellement à y développer des innovations à l’échelle de la ville.
La conjonction de tous ces facteurs encourage les pôles de compétitivités et les collectivités publiques à développer ensemble une forme de laboratoire de la ville du futur.
Mais la culture partenariale de ce territoire repose sur un trait marquant : l’équilibre et le respect mutuel. « Notre force, c’est que les collectivités sont très présentes sans jamais nous imposer leurs vues » souligne Françoise Charbit, affirmant un point de vue largement partagé par les membres des autres pôles.
C’est dans ce partenariat fort et respectueux que pourra continuer à s’inventer ici la ville de demain, une ville plus écologique, plus fluide, plus interactive ou encore plus solidaire
Article
Projetez-vous dans 24 heures de la vie d’un habitant du Grand Lyon en 2025, transformée par une série d’innovations conçues sur son territoire.
Interview de Yves Crozet
Professeur à l'Université Lyon 2
Interview de Bruno Allenet
Vice-président Délégué Développement Economique d'Axelera
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La médecine sera de plus en plus personnalisée.
Interview de Eric Poyeton
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