En fait, ce qui différencie non pas les entreprises mais les entrepreneurs, c'est qu’ils ont moins de scrupules. Ils ont parfois presque plus de certitudes, ce qui peut être dangereux, mais en tout cas, ils croient en eux, beaucoup plus que les patrons d'hier. Qui étaient plus dans le doute, dans la gestion de la complexité, etc. Dans le droit du travail qui était lourd, dans les prélèvements obligatoires pesants, dans le risque prudhommal qui planait, etc. Là, aujourd'hui, tout est possible parce qu'ils vivent l’entrepreneuriat avec une légèreté, avec une hauteur… Si ça marche, ça marche, si ça ne marche pas, on va capitaliser sur cette expérience. Avant, l'échec était vraiment insupportable pour nos patrons. Or, l'échec, il est inhérent au risque. Si tout le monde prend des risques, forcément, il y aura des échecs, mais on aura réglé beaucoup de problèmes. Or, ceux qui prennent le plus de risques, notamment sur leur propre argent, ce sont les patrons de PME. Donc ceux-là, ce sont déjà des héros. S'ils échouent, s'ils doivent déposer un bilan, ce n’est pas grave. Eh bien, avant, cet échec était mal vécu. Et d'ailleurs le système les condamnait : les banques pour prêter etc. Aujourd'hui, ça change du tout au tout. Le rapport à la personne morale, il est différent : il est beaucoup plus distant, beaucoup plus lâche. C'est formateur, c'est une aventure, c'est un volet de la vie. C'est fantastique.