Il y a en effet plusieurs vagues.
Fin 2010, le coworking était encore très jeune en France. Le boom a eu lieu à partir de 2012 avec des relais médiatiques forts et des porteurs très divers mobilisés autour des enjeux du télétravail, du bureau « intelligent », de la réfection de nouveaux sièges sociaux, etc.
La première génération de coworkers comprend des personnes qui ont avant tout besoin d’un endroit pour travailler. Ils y viennent pour travailler, pas pour se faire des amis ou trouver des financements pour développer leurs projets. Ils sont cependant sensibles à la socialisation accrue qu’offrent ce nouveau type d’espaces de travail et découvrent au fil du temps, en expérimentant le lieu, que le choix de cette localisation peut de plus être favorable au développement de leur projet professionnel (accélération, changement d’échelle…).
La deuxième génération, celle de 2013-2016, qui rassemble les « adopteurs précoces », est attirée par le discours médiatique sur la socialisation et les effets de réseaux que produisent ces lieux. Mais les espaces de coworking ne savent pas encore bien valoriser et promouvoir cette fonction de socialisation et de réseaux et l’offre reste encore très focalisée sur un argumentaire technique et fonctionnel (surfaces de bureaux, équipements, abonnement ou réservation en fonction du temps passé selon les prix de l’immobilier d’affaires au mètre carré).
La troisième génération, celle qui émerge aujourd’hui, opère une bascule importante. Pour ces coworkers, rejoindre un espace collaboratif signifie avant tout rejoindre une « communauté ». La notion de communauté reste cependant très floue… De quel type de communauté s’agit-il ? Qu’est-ce qui fait communauté entre les membres ? L’on parle le plus souvent de communauté de pratiques, qui permet à chaque membre de devenir un meilleur praticien. Mais de quelles pratiques parle-t-on ? Elles sont aujourd’hui très éparses car les projets entrepreneuriaux qui se développent dans ces espaces sont eux-mêmes très divers, même dans les espaces spécialisés dans un domaine donné , par exemple l’innovation sociale ou le numérique.