La question de l’internationalisation des villes occupe depuis plusieurs années les agendas politique et scientifique. On sait maintenant que la mondialisation et la métropolisation constituent les deux aspects d’un même processus (Scott, 2001), de même que l’on sait avec une certaine précision quels liens relient ces deux tendances à la transformation des États nations et surtout à la remise en question de l’État keynésien et du fordisme (Rogers Hollingsworth et Boyer, 1997). Dans leur tentative de trouver un nouvel « ancrage institutionnel spatiotemporel » alternatif à l’État (Jessop, 2000), les sociétés modernes se tournent de plus en plus vers les métropoles comme échelons pertinents d’organisation du politique c’estàdire comme les espaces d’agrégation de demandes sociales de plus en plus hétérogènes, de production d’identités collectives, de construction de liens de solidarités entre groupes sociaux. Ce réétalonnage territorial accompagne une transformation notable du rôle et de la fonction des États qui, jusqu’à présent, étaient considérés comme le cadre dominant dans lequel s’enchâssaient les échanges politiques (Jouve, 2007).
Sommaire :
1 LES « VILLES-ÉTATS » 1.1 Les politiques urbaines en Grande-Bretagne ou le retour de l’État 1.2 Les Pays-Bas ou le poids des négociations collectives nationales sur les politiques urbaines 1.3 Un pilotage problématique 2 LES NOUVEAUX « GARGANTUAS » : DU « PRET‐A‐PORTER » A LA « HAUTE COUTURE » 2.1 Londres : réformer pour mieux contrôler 2.2 Stuttgart ou les vertus du pragmatisme en politique 2.3 Les questions sans réponse 3 METROPOLISATION ET GOUVERNEMENTS « SENIOR » 3.1 Le cadre institutionnel comme ressource 3.2 Un régime politique régional 3.3 Les questions non résolues 4 GOUVERNEMENT EN RESEAU 4.1 Pragmatisme et apolitisme 4.2 Souplesse et fragilité 5 DEFECTION OU CONFLIT : DES MODES DE GOUVERNEMENT ? 5.1 Milan et la tentation de la défection 5.2 Paris est-elle gouvernable sans l’État central ? CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE |