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Doctrines politiques et action publique

Illustration représentant deux individus assis sur la planète Terre
© Anne-Margot Ramstein

Dossier

L’opinion publique ne se sent plus représentée et la défiance envers les élites politiques atteint un point de rupture.
Dans ce contexte comment le pouvoir politique peut-il faire tenir ensemble les individus d’une société ? En fonction des doctrines sur lesquelles il s’appuie, sont posés différentes organisations de la société. Sur cette question, Lyon a joué un rôle important dans l’élaboration de grandes doctrines qui fondent, sur le plan de la pensée et des actes, une tradition anti-individualiste et de solidarité.

Ce dossier passe en revue les différents modèles théoriques de la solidarité, les différents mouvements doctrinaux qui marquent l’histoire politique de Lyon, les nouveaux corps doctrinaux en émergence et réunit des ressources qui interpellent le métier d’élu.
Date : 19/06/2019

Les valeurs de la solidarité

 

Les fondements théoriques de la solidarité et leurs mécanismes contemporains

Pourquoi  sommes‐nous  solidaire ?  Si   un  socle  de  pensée  commun  nous enjoint à la solidarité comme à une évidence, il est important de revenir aux origines de la  notion. Comment  sommes‐nous  solidaires ?
Ludovic Viévard, philosophe, dans cette étude réalisée en 2011, répond à ces questions en revenant d’abord sur les différents modèles théoriques de l’assistance à autrui, en particulier à la personne handicapée et/ou dépendante puis, dans un second temps,  il analyse  comment ils  s’articulent  dans le  système  de  solidarité  contemporain. 

 

Solidarité et compétition : des valeurs contradictoires ?

Solidarité et compétition sont deux moteurs de l’action souvent donnés comme antinomiques. Pourtant, chacun semble nécessaire aux sociétés démocratiques. Après un effort de définition qui cherche notamment à restituer le contexte d’apparition des termes, Ludovic Viévard, philosophe, dans cette étude réalisée en 2012, explore les modes d’articulation possibles de ces deux principes, notamment grâce aux exemples de l’économie, du sport et de l’école.

 

Les solidarités à Lyon

 

Les fondements des solidarités à Lyon

Trois doctrines se détachent plus particulièrement : le Saint-simonisme, le Solidarisme et le Personnalisme. En étudiant leur rapport à Lyon, nous tentons, dans cette interview en 2008, de saisir, avec Philippe Dujardin, politologue, les traits de cette singularité lyonnaise.

 

Le rapport entre fonction hospitalière et fonction politique à Lyon

Dans cette interview de 2007, Philippe Dujardin, politologue, nous explique l’origine du lien entre ces 2 mondes et en quoi il est singulier à Lyon.

 

Événements de Lyon, Barrière de la Croix-Rousse : gravure - Fage Edition : L’esprit d’un siècle, 2007

 

Saint-simonisme, mutuellisme, solidarisme et catholicisme social

Chercher à réassocier une société en proie à l’individualisme, réfléchir aux moyens de susciter un ordre social et économique plus juste, en disant « non » aux positions extrêmes (collectivisme d’un côté, laisser-faire libéral de l’autre) est le point commun de ces doctrines.Dans les années 1830-1900, c’est à Lyon que l’école saint-simonienne réussit le mieux à s’incarner dans des réalisations (banques, voies ferrées, écoles…), à Lyon encore que le Mutuellisme trouve son épicentre ; Lyon contribue ensuite à la doctrine solidariste. Dans le même temps, en opposition à ces courants républicains, naît un mouvement catholique social très fécond, autour d’une revue, La Chronique sociale. A l’intérieur de ce mouvement et contre lui naîtront plusieurs écoles, les plus importantes pour Lyon étant le Personnalisme dans les années 1930, puis Economie et Humanisme une décennie plus tard.
Avec l’étude de Cédric Polère, sociologue, nous verrons qu’entre ces pensées, il existe de multiples liens d’influence, mais aussi des oppositions marquées. 

3 courtes monographies de l’historien Bruno Benoit permettent de découvrir 3 hommes à l’origine des mouvements : Claude Henri de Rouvroy (de Saint-Simon), Léon Bourgeois (solidarisme) et le canut Pierre Charnier (mutuellisme).

 

L’économie, vecteur de solidarité  

Fondateur d’Habitat et Humanisme retrace l’histoire de son engagement auprès des plus démunis et précise son attachement à faire de l’économie un vecteur de solidarité. Attaché au catholicisme social, Bernard Devert nous expose en 2010, son point de vue sur les nécessaires évolutions de l’économie et de la finance pour bâtir une société et une ville plus solidaires. En conclusion, il présente sa vision du « modèle lyonnais ».

 

Le catholicisme social

Nous avons interrogé plusieurs personnalités lyonnaises, responsables associatifs ou politiques dont l’engagement est proche du catholicisme social et qui s’expriment tour à tour sur les caractéristiques de ce mouvement à Lyon, à travers les questions de l’engagement, de la transmission, du rapport au politique.

Pour Hugues Puel, directeur d’Economie & Humanisme en 2010,  ce qui caractérise le catholicisme social lyonnais, c’est son attachement à la démocratie et aux lois sociales.

Pour Bruno Lachnitt, directeur de la MRIE en 2010, le catholicisme social regroupe des personnes qui se répartissent très largement sur l’échiquier politique droite/gauche et cette mixité facilite le dialogue.

Pour Bernard Bolze, fondateur de l’OIP (Observatoire International des Prisons), reconnait, en 2009, l’importance de l’influence du catholicisme social dans la création de l’OIP.

Pour Anne-Marie Comparini, Ancienne présidente du conseil régional Rhône Alpes, nous fait part, en 2009, de sa vision du modèle lyonnais en faveur d’une économie plus humaine.

Le père Christian Delorme, prêtre du diocèse de Lyon, membre du Prado (curé des paroisses d'Oullins et de Pierre-Bénite en 2010) revient sur les liens très forts entre l’histoire de la ville et  l’histoire de l’église à Lyon.

éditions Autrement - 2004

 

De Lyon au Grand Lyon : composition et recompositions de l’espace civique

Humanisme(s) et/ou Humanutarisme ? Dans cette interview en 2012Philippe Dujardin, politologue, nous fait part de ses réflexions suite à la lecture de l’ouvrage « Lyon, l’humaniste » coordonné par Claude Royon (membre de l’association Économie et Humanisme). 3 séquences rythment son propos. La première traite des humanismes à Lyon, la seconde zoome sur les traits du modèle politique lyonnais, et la troisième sur la fonction de ville laboratoire.

 

Interpellation du métier d’élu

 

France 2017-2019 : le retour vers le futur ?

Dans ce texte de 2019, Philippe Dujardin, politologue, analyse la situation politique de la France à l’aune de 2 questions d’une part sur les relations paradoxales de la rupture et de la continuité, et d’autre part, sur l’avantage que l’on peut avoir à faire appel au passé comme ressource et force.

 

Réforme de l’action publique : les impensés de l'organisation imaginée par la nouvelle gestion publique 

Sylvère Angot est doctorant en sociologie au laboratoire LISIS (Université Paris Est). Sa thèse porte sur l'évolution de l'expertise des agents de l'Etat territorial suite à la Révision générale des politiques publiques (2007-2012). Dans ce texte de 2018, à partir d’une analyse critique du corpus gestionnaire utilisé par les réformes, il nous invite à porter un autre regard sur les manières de faire évoluer les organisations.

 

© Céline Ollivier-Peyrin

 

Pour une prospective du métier d’élu local

« Ne tirez plus sur les maires ! » , « Les élus locaux font face à une vraie crise existentielle » , « Usés par la fonction, de plus en plus d’élus jettent l’éponge »*… A l'approche des élections de 2020, la crise des vocations des élus locaux trouve une place de plus en plus importante dans la presse nationale. Et si on faisait de cette crise une opportunité pour produire une réflexion collective sur la fonction des élus dans nos territoires ? Manon Loisel et Nicolas Rio, politologues, posent en 2018 les bases de cette réflexion.

* titres d'articles parus respectivement sur les sites internet des Echos ( le 28 septembre 2018), de Public Sénat (le 15 octobre 2018) et du Monde ( le 8 octobre 2018)
© Anne-Margot Ramstein

 

Réflexions sur la « domocratie » locale

Face à la difficulté de définir ce qu’est un citoyen dans un contexte de décentralisation territoriale, Christophe Chabrot, juriste, spécialiste en droit public, revient sur le concept de démocratie et nous invite à considérer le pouvoir reconnu aux habitants eux-mêmes comme un marqueur important de la démocratie locale, ce qu’il appelle la « domocratie ».

 

Le crédit épuisé des élites

Dans cette interview, Jean-Paul Delevoye qui préside depuis 2010 le Conseil économique, social et environnemental (CESE), nous fait part de son diagnostic et sur les voies qui s’offrent pour reconstruire la confiance. 

 

Les nouveaux corps de doctrines

 

© Anne-Margot Ramstein

 

Biens publics mondiaux (BPM), biens communs (CPR) : deux notions émergentes concurrentes ?

En 20 ans ces deux notions classiques ont vu leur sens renouvelé par des chercheurs de courants différents qui y ont vu des outils performants pour la gestion des ressources communes. Que recouvrent-elles ? Quelles sont leurs différences ? Peuvent-elles servir à l’échelle d’une collectivité locale ? Dans cette étude de 2009, Ludovic Viévard, philosophe, analyse la différence entre ces 2 notions.

 

Créer + partager = contribuer

Faire par soi-même constitue un levier privilégié du bien-être de la personne et de la vitalité des communautés. C’est ce que nous montre la réflexion de David Gauntlett, sociologue. Dans cette interview en 2013, il nous montre que chacun détient un potentiel créatif et collaboratif qui peut constituer une précieuse ressource pour accompagner la dynamique de changement de la société. Le politique peut ainsi trouver dans le citoyen contributeur un nouvel interlocuteur stimulant pour construire des projets collectifs.

 

Économie collaborative : l’archipel des partages

L’économie collaborative et ses nouveaux modèles liés notamment à la montée en puissance des outils numériques, bouleversent les pratiques classiques de production et de consommation, et aussi les relations entre les habitants et leur territoire, entre les usagers et les services urbains. Dans ce texte de 2014Emile Hooge, consultant, passe en revue les qualités et les nombreux enjeux de ce modèle économique en mode pair à pair.

 

Économie collaborative et biens communs

Flore Berlingen est co-fondatrice de OuiShare, communauté ouverte internationale composée de plusieurs centaines de personnes (entrepreneurs, designers, chercheurs, ingénieurs, décideurs publics, citoyens…), elle est questionnée dans cette interview en 2014, sur la manière dont l’économie collaborative et les échanges "de pair à pair" (co-voiturage, couchsurfing, location entre particuliers…) contribuent à recréer des liens entre individus, à la fois au niveau local et au niveau global. Elle évoque également le rôle que la puissance publique, et en particulier les collectivités locales, peuvent jouer pour encourager le fonctionnement "en bien commun" de ces modèles d’échange.

 

Pour une société des communs

La reconnaissance et la préservation de ce monde commun qui fonde la vie en société (le vivant, les ressources naturelles ou encore le patrimoine immatériel de l’humanité) est au cœur de la réflexion et de l’engagement de Silke Helfrich, auteure et activiste indépendante. Prenant acte des difficultés rencontrées par le marché et le politique pour apporter de véritables réponses à l’enjeu des communs, elle a pris le parti d’explorer, de partager et de promouvoir les solutions développées par les communautés locales elles-mêmes. Pour Silke Helfrich, chacun est appelé à prendre conscience de ses responsabilités en tant que copossesseur des « choses qui nous sont communes », afin d’en tirer davantage de liberté et de communauté. Dans cette interview en 2013, elle nous livre ses réflexions et revient sur ses observations  qui témoignent de la capacité de ces communautés à se donner des normes et des règles, et parviennent non seulement à protéger durablement leurs ressources mais également à renforcer les liens sociaux qui les animent.  

 

© Anne-Margot Ramstein

 

Actualité du contrat naturel

Lorsque la nature met en tension notre éthique de vie… ne faut-il pas donner un nouveau statut à la nature en rapport avec le substrat qu’elle offre à l’humanité ? C’est sur cette question que Michel Serres, philosophe des sciences, nous invite à repenser notre rapport à la nature.

 

Éthique pour un monde habitable

La préservation de la nature ne doit-elle pas devenir une nouvelle limite à la liberté de l’homme ? Ainsi nous interpelle, en 2013, la philosophe Corinne Pelluchon, dont l’originalité des travaux  est de montrer que la prise au sérieux de l’écologie et de la question animale conduit à rénover l’humanisme.

 

Sortir du déni pour choisir

Serons-nous capables de réagir à temps face à l’inertie et à l’irréversibilité des évolutions écologiques ? Dans cette interview en 2013, le philosophe Dominique Bourg nous explique que l’enjeu de la continuité à long terme de l’existence de nos sociétés constitue un défi politique et une question existentielle sans précédent.