Vous faites sans doute référence aux patent troll pour décrire les entreprises qui intentent de multiples procès pour violation de brevets. En France, il n’y a pas de « business » de la propriété industrielle, en tout cas, pas dans des proportions telles que cela pervertirait le système dans son ensemble. La titrisation est assez faible alors qu'elle est effectivement beaucoup plus marquée aux USA. La propriété industrielle fait effectivement partie intégrante des mécanismes de financement de l’innovation mais elle reste au service des entreprises innovantes. Elle reste un élément indispensable de compétitivité et de financement. Par ailleurs, notre législation impose au titulaire d’un droit de propriété industrielle de le défendre sous peine de le perdre. Par exemple, le titulaire d'une marque est soumis à deux obligations : un usage effectif dans les 5 ans suivant l'octroi de la protection et veiller à ce qu’elle ne dégénère pas en raison de son usage intensif en tombant dans le vocabulaire usuel. Si ces conditions ne sont plus remplies, la marque peut être "annulée" comme ça a été le cas pour "frigidaire", devenu la désignation générique des réfrigérateurs. Elle ne pouvait plus, dès lors, être revendiquée comme marque. Il y a une obligation de surveiller et d’agir en présence d’une atteinte au monopole accordé par le titre de protection intellectuelle. Bien sûr, quelques sociétés dites patent troll ont fait un business des formalités de brevet et de marques et de la gestion des contentieux. Monétiser les marques est d'ailleurs une pratique émergente en Allemagne, favorisée par l'essor du commerce électronique et des market places. Pour autant, il ne faut pas en faire une généralité. Il y a de nombreux garde-fous et la législation est bien harmonisée sur le plan international. Tout cela empêche les dérives.