Depuis 2015, la loi impose aux collectivités de plus de 3500 habitants d’ouvrir leurs données, c’est-à-dire de les rendre accessibles à tous (open data). Parallèlement, sous l’impulsion d’entreprises des technologies de l’information, la smart city a fait son apparition pour penser et concevoir les fonctions urbaines. Ces deux mouvements impactent les relations entre habitants, acteurs publics et acteurs privés : décloisonnement des services, co-innovation publique/privée, nouvelles formes de dialogue avec les citoyens et la société civile, mise en commun et partage des données…
Nous verrons dans ce dossier comment le partage des données peut exposer aussi la collectivité à un certain nombre de risques dont la perte de la maîtrise de l’action publique et le risque de privatisation de biens – les données - essentiels à son développement.
Alors entre une ouverture des données très libérale – assurant que « c’est bon pour le business » - et un open data libertaire, prônant la liberté absolue et refusant l’autorité, en défiance du service public, où placer le curseur ?
La réponse est sans doute du côté d’une nouvelle gouvernance de l’action publique, suffisamment ouverte pour susciter des opportunités inédites, et assez forte pour réguler un marché des données dominé par de puissants groupes privés.