Quel est le processus qui conduit à la dégradation de l’image corporelle de la personne et au sentiment de honte ?
question
reponse
Dans l’image corporelle et l’estime de soi, il y a ce que l’on pense de soi, et ce que l’autre nous renvoie de ce corps, malgré lui, par l’intérêt accru qu’il nous porte ou au contraire par son désintérêt : il n’y a rien de pire que de passer à côté de quelqu’un comme s’il n’existait pas. C’est pourtant ce qui arrive tout le temps lorsque des gens passent devant des sans abri : on leur renvoie malgré nous le fait qu’ils n’existent plus. Quelle image corporelle peut-on alors avoir de soi ? Il y a un troisième niveau, celui de l’autre et de soi dans l’interaction, où se pose alors de façon centrale ce corps stigmatisé, et où s’associe alors le sentiment de honte. La honte ne peut pas être mise de côté dans une situation de vulnérabilité. On ne peut pas faire certaines choses lorsqu’on est petit ou quand on est âgé, mais c’est normal. En revanche, lorsqu’on ne travaille pas alors qu’on est en âge de le faire, encore plus si on est un homme, c’est hors norme. Majoritairement, l’anormalité est assortie au sentiment de honte. Au-delà, cette réalité impose de prendre en compte l’ensemble des émotions de tous les acteurs, pour essayer d’avancer avec elles. Pour les personnes fragilisées nous avons tendance à prendre l’émotion dans son versant négatif, mais il faut savoir utiliser des émotions positives, certes moins fréquentes, pour faire avancer leur situation. Je pense à des réalisations faites avec des personnes en situations de handicap et de rééducation motrice qui vont éprouver de la joie et seront valorisées du fait d’avoir réussi quelque chose qu’elles ne pouvaient pas faire auparavant.