Étude
Depuis plus de 30 ans, les grands quartiers d’habitat social interrogent l’Etat et les collectivités locales. Ces quartiers, où sont concentrés les ménages les plus en difficulté tant au niveau économique que social, où les taux d’échec scolaire et de chômage sont les plus importants, où les logements, les parties communes des immeubles et les espaces publics sont souvent de qualité médiocre, sont très majoritairement situés en banlieue et pas toujours bien desservis par les transports en commun. Le plus souvent, ces quartiers, qui abritent une majorité de populations étrangères ou issues de l’immigration, renvoient les pouvoirs publics à la question de l’intégration et de l’égalité des chances. Ces quartiers pâtissent d’actes d’incivilité et de violence qui affectent la vie quotidienne, mais ils sont aussi des morceaux de ville où la vie sociale est riche, l’entraide et la solidarité des réalités, et où des envies, des talents et des forces pour se battre pour une vie meilleure sont tangibles. Depuis les années 1970, des dispositifs de réhabilitation des logements, de réaménagement urbain, de renforcement des moyens des établissements scolaires (ZEP), de prévention de la délinquance, de sécurité, d’emploi et de formation, d’animation sociale et culturelle et d’implantation d’activités économiques sont mis en œuvre. Plus récemment, les projets de renouvellement urbain recouvrent d’importantes opérations de démolition – reconstruction. Ainsi, ces quartiers ont-ils fait l’objet d’une succession de politiques et de dispositifs, regroupés sous le terme de politique de la ville, pas toujours lisibles et faciles à comprendre. Cette fiche a pour objectif de rappeler les principaux repères pour faciliter la compréhension de l’évolution de la politique de la ville ces trente dernières années en France.