La loi insiste sur le respect de l’intégrité, de l’intimité, de la vie privée de la personne. En la matière, il existe tout un empilement de textes de loi, en matière pénale, civile, avec la loi de 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, la Charte des droits et libertés des personnes accueillies, affichée dans chaque établissement social et médico-social,… qui ne sont pas appliqués ! Quand les personnels vont intruser les chambres, en pénétrant n’important quand, sans frapper, sans s’annoncer, sans attendre la réponse, cela fait violence à la personne. Comment investir une vie intime, affective et sexuelle si l’intimité n’est pas reconnue ? A l’inverse, on observe dans certains EHPAD pour personnes handicapées vieillissantes un réel respect de leurs droits, que ces personnes n’avaient jamais connu dans toute leur vie en institution. On leur explique par exemple qu’elles peuvent boire de l’alcool — de fait il n’y a aucune loi qui l’interdit aux personnes handicapées en établissement — et que si le ménage est prévu dans leur chambre le jeudi après-midi, on n’ira pas à un autre moment sans leur accord. Aujourd’hui, il n’existe plus, je l’espère, de règlement intérieur qui interdit la sexualité, depuis l’arrêt qui a fait jurisprudence, en 2012 : dans une UMD en hôpital psychiatrique à Cadillac, un patient avait porté plainte contre le responsable qui stipulait que la sexualité était interdite dans le service, et il avait eu gain de cause. Mais lorsque des établissements exigent de savoir qui vient dans la chambre des résidents-résidentes, c’est complètement hors la loi. Si les directeurs et directrices savent que c’est un travailleur du sexe qui entre dans leur établissement, ils risquent de tomber sous le coup du proxénétisme hôtelier, mais ils n’ont pas à le savoir. Les résidents n’ont pas à demander d’autorisation pour recevoir qui que ce soit. Pour que les droits des personnes soient respectés en institution, il faut former les professionnels.