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Cette proposition demande une forte évolution des paradigmes de l’action publique dans l’aide sociale ? Quelles sont aujourd’hui les possibilités p...

question

Cette proposition demande une forte évolution des paradigmes de l’action publique dans l’aide sociale ? Quelles sont aujourd’hui les possibilités pour que les collectivités territoriales puissent se saisir de ces moyens d’action ?

reponse

Il y a des tentatives, notamment sur le RSA activité qui a été une des premières politiques à donner une place aux bénéficiaires en termes de participation. Au cours d’une étude que nous avons menée au sein d’un Département, nous nous sommes rendu compte que les groupes constitués dysfonctionnaient, que les allocataires censés représenter les autres allocataires n’étaient pas formés, que les conditions logistiques étaient insuffisantes, que ces personnes n’étaient pas défrayées. Deux groupes de professionnels sur deux terrains  faisaient de l’action collective en secret car ces démarches n’étaient pas  forcément validées par l’institution même si demandées par le législateur. Sans réels précédents, la collectivité territoriale n’avait pas forcément la culture ni les savoir faire à la contribution des bénéficiaires. Il y a des efforts à produire sur la convivialité et l’accueil des usagers-citoyens qui interviennent.  Nous avons cherché dans le Droit et trouvé un statut de « collaborateur bénévole » qui permet au moins de défrayer les personnes. Les professionnels de l’insertion ont également exprimé le besoin d’être accompagnés sur les pratiques d’animation de l’action collective qui ont déserté leur quotidien depuis vingt cinq ans. Nous avons donc accompagné ces agents en menant des rencontres en « pairs à pairs » avec des professionnels d’un autre Département afin de produire de l’émulation et de créer une dynamique. Force est de constater que le problème porte sur l’échéance d’évaluation des politiques publiques.  Le spectre des indicateurs quantitatifs indiquant le nombre de rendez-vous obligatoires fait mirage devant la réalité des possibilités d’accompagnement réelles et de leurs effets sur des bénéficiaires tellement fragilisés qu’ils peuvent décrocher complètement.(1)

(1) Le revenu (français) de solidarité active et les impensés de la participation : Appels d’air. Claire Autant-Dorier, Elodie Jouve, Revue du Cremis Vol 7, N°1, printemps 2014.

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