La démagogie serait la troisième tradition du populisme ?
question
reponse
Oui, des hommes politiques sont aujourd’hui qualifiés de populistes lorsqu’ils se situent dans la séduction, la démagogie, l’illusion, l’overpromising. Carlos Menem en Argentine, Carlos Salinas de Gortari au Mexique, Collor de Mello au Brésil, Silvio Berlusconi en Italie, Nicolas Sarkozy en France…, la liste est ici aussi potentiellement inépuisable. D’ailleurs, le plus intéressant c’est que cette acception du populisme, qui la confond avec la démagogie, tend à s’exporter au-delà de la politique : ainsi on a pu parler de « populisme pénal », en désignant une forme de laxisme des institutions juridiques qui rimerait avec la « démagogie ». J’ai même entendu, il y a quelque jours, quelqu’un parler de « populisme pédagogique » : autre mot pour dire ce qu’on désignait naguère par « prof démago »... Pour moi, cet usage du « populisme » est le plus idiot de tous : le mot démagogie, depuis Platon et Aristote, désigne parfaitement l’abus rhétorique des soi-disant « populistes », consistant à promettre sans se donner les moyens de réaliser, à séduire et flatter les bas instincts, à ne pas suivre les règles « policées » de la communication politique. Mais, à suivre ce critère de définition du « populisme » l’immense majorité de nos leaders européens actuels serait en cause…