Cette volonté d’être dans le sur-halal est-elle liée à l’idéologie salafiste ?
question
reponse
Le discours salafiste, dont l’influence se fait sentir depuis les années 1980, est véhiculé par certaines mosquées, par internet, par certaines personnes et groupes dont la grille de lecture est en rupture, ce dont Fethi Benslama parle très bien avec la figure du surmusulman, celui qui est encore plus musulman que les musulmans. Si l’on prend la première source qui est le Coran, la question du halal, sans être mineure, ne se pose pas en opposant les comportements purs à des comportements impurs (haram). Aujourd’hui, la question du halal est pourtant posée en ces termes. Cette distinction s’impose comme une des clés de compréhension des rapports qu’un certain nombre de musulmans entretiennent avec le monde extérieur : « Moi je suis dans le halal, je suis pur, toi tu n’es pas dans le halal, tu es impur ». L’individu est lui-même prescripteur de normes, c’est lui qui s’invente ses propres normes, dit ce qui est halal et ce qui ne l’est pas. Il peut faire fi de ce qui est écrit dans les textes. Cela lui donne l’impression d’être souverain.