Plus les alliages sont complexes et plus ils sont difficiles à recycler ?
question
reponse
Ce n’est pas forcément impossible, mais il faut vraiment avoir affaire à des alliages métalliques très coûteux pour que le recyclage soit plus abouti, et certains métaux seront quand même perdus car « incompatibles entre eux » au moment du traitement métallurgique. Du coup, dans la plupart cas, plus l’alliage est complexe et plus il y a de chance que ses qualités soient perdues. Prenons le cas d’une voiture en fin de vie, par exemple. Il y a de plus en plus de composants électriques et électroniques à l’intérieur des véhicules. Or cela coûterait trop cher de payer quelqu’un pour enlever les câbles de cuivre et certains composants électroniques avant de la broyer et de la refondre. Donc tout est broyé et fondu en même temps. On va récupérer l’acier par magnétisme, l’aluminium par courant de Foucault, mais il y aura toujours des résidus de cuivre accrochés à l’acier. Du coup, non seulement le cuivre est perdu, mais il va venir dégrader la qualité de l’acier.
Au final, plus on mélange les métaux et plus on gâche la ressource en fin de vie, car on se retrouve avec des matériaux impurs qui ne correspondent pas aux exigences de pureté des cahiers des charges. Et le pire, c’est que le mouvement de la « croissance verte » aggrave ce phénomène ! Si je reprends l’exemple des voitures, la tendance va consister à alléger les voitures tout en gardant leurs caractéristiques techniques, parce qu’on ne veut pas réduire le confort ni les normes de sécurité. Il faut donc concevoir des matériaux plus résistants et plus légers… donc des alliages de plus en plus purs, avec des exigences techniques de plus en plus importantes, qui réclament des métaux non ferreux supplémentaires... qui ne seront pas du tout compatibles avec les métaux issus du recyclage.
Et on a le même problème dans le domaine du bâtiment : on conçoit des bâtiments que l’on chauffe moins car ils sont mieux isolés, mais en gardant des températures de chauffe élevées, et la climatisation pour la saison chaude. Du coup, on utilise des matières premières plus rares (comme l’oxyde d’indium – étain pour la fabrication de verres faiblement émissifs) et on fait appel à davantage d’électronique pour truffer les bâtiments de capteurs divers et variés. Le contenu métallique et électronique des bâtiments BBC contemporains est considérable.